Au Soudan du Sud, sept personnes ont été pendues, dont trois membres d’une même famille, le mois dernier, rapporte Amnesty International qui se dit « scandalisée » et « consternée ». L’ONG relève que c'est autant que le nombre de personnes exécutées pendant l’année 2018 toute entière. A Juba, toutefois, on dément que des exécutions aient eu lieu.
A Juba, c’est un sujet qui fâche. Quand Amnesty International dénonce des exécutions au Soudan du Sud, les autorités répliquent que le président Salva Kiir n’a jamais donné son feu vert à une seule d'entre elles. Le gouvernement ajoute qu’un moratoire sur la peine capitale est en vigueur depuis l’indépendance en 2011. Sauf qu’aucun défenseur des droits de la personne n’a jamais vu ce document.
Selon une source judiciaire, des pendaisons ont bien eu lieu à la prison de Djouba en février. Trois membres d’une même famille, deux frères et un cousin ont été exécutés après avoir été reconnus coupables de meurtre.
Selon Amnesty International, leurs pendaisons ont été entourées de secret et leurs proches n’ont été informés qu’après coup.
Au moins 135 personnes se trouveraient dans le couloir de la mort dans les prisons centrales de Djouba et de Wau, qui disposent de potences. Amnesty avait déjà tiré la sonnette d’alarme l’an dernier parce que le Soudan du Sud avait, cette année-là, battu un record : sept pendaisons en un an. Depuis l’indépendance, cela ne s’était jamais vu.
Selon les autorités, la peine capitale pourrait malgré tout être à l’ordre du jour de la réforme constitutionnelle prévue par l’accord de paix.