Au Kenya, les femmes n’arrivent toujours pas imposer la parité en politique. La Constitution de 2010 affirme qu’un genre ne peut pas occuper plus des deux-tiers des sièges parlementaires. Or les femmes représentent 15% des élus au Sénat et 22% à l’Assemblée. Mercredi, pour la quatrième fois, une loi destinée à faire respecter ce principe n’a pas pu être votée.
« Pas de loi. Pas de référendum. » Les femmes députées ont crié leur colère en sortant de l’Assemblée. Une fois encore, la loi pour la parité au Parlement n’a pas pu être votée faute de quorum. 174 députés étaient présents. Il en fallait 233 minimum pour soumettre le texte au vote. Les élues féminines ont donc annoncé des mesures de rétorsion politique. Elles ne voteront pas le référendum, la réforme constitutionnelle débattue depuis des années au Kenya.
« Nous sommes extrêmement déçues, s'insurge Alice Wahome, députée de Kandara. Nous avons fait beaucoup de chemin pour en arriver là. Le chef de la majorité, qui pilote ce projet de loi, n’était pas engagé. Nous ne l’avons pas vu mobilisé. Le gouvernement n’est pas engagé. Tant que cette loi n’est pas votée, nous mobiliserons les femmes kényanes pour refuser tout référendum. On ne voit pas le besoin d’un référendum quand les avancées écrites dans la Constitution de 2010 sont étranglées, sont piétinées. Les femmes n’ont trouvé aucun espace dans ce pays »
Les députées ont également appelé à la dissolution de l’Assemblée. En effet, la Cour suprême avait donné jusqu’en août 2016 aux parlementaires pour se conformer à la Constitution. Le délai a expiré et n’importe qui peut porter l’affaire devant la justice pour obtenir la dissolution, des législatives anticipée et l’élection d’une Assemblée, peut-être plus féminine cette fois.