Mardi, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne, le Canada et la Norvège ont déploré le « retour à un régime militaire » au Soudan après la série de mesures prises par le chef de l'Etat face au mouvement de contestation qui réclame son départ. Le nouveau vice-président s'est voulu rassurant mercredi 27 février.
Dans sa première apparition médiatique, le nouveau-vice-président soudanais, le général Awad Ibnouf, a affirmé que « l'état d'urgence proclamé par le président Omar el-Béchir ne vise pas les manifestants ».
Selon lui, l'état d'urgence ne se limite pas à la question sécuritaire, mais elle concerne aussi, la situation économique à laquelle doit s'atteler le nouveau gouvernement pour que le Soudan retrouve la stabilité.
Mais les propos du vice-président soudanais ne semblent pas rassurer les Soudanais qui sont en perte de confiance vis-à-vis de l'actuel pouvoir.
Ils décident de continuer les manifestations baptisées désormais : « les cortèges de défis » face à l’état d’urgence qui interdit tout rassemblement.
Alors que l'on s’attend à une grande journée de manifestations ce jeudi 28 février où les protestataires sont appelés à marcher une nouvelle fois vers le palais présidentiel. Des manifestants ont bravé ce mercredi encore l'état d'urgence à Khartoum et dans la ville de Bahri au nord de la capitale.
Le rassemblement des avocats démocrates membres de l'association de professionnels soudanais a regretté dans un communiqué « l'avortement total de la justice » au Soudan avec la création des tribunaux exceptionnels d'urgence jugés « illégaux » par ces avocats.
Le parlement soudanais examinera le 6 mars, lors d'une séance extraordinaire, la loi sur l'état d'urgence décrété par le président Omar el-Béchir vendredi dernier (selon Suna). Selon la Constitution soudanaise, le Parlement accepte ou refuse l'état d'urgence dans un délai de 15 jours maximum après son annonce. Cette décision a provoqué une large polémique dans le pays et au-delà des frontières soudanaises.