A Madagascar, en fin de semaine dernière, le gouvernement a présenté le décret apportant des précisions pour les élections législatives du 27 mai prochain, quelques semaines après le vote au Parlement de la loi modifiant et complétant certaines dispositions des lois électorales votées en mai dernier. Découpage des circonscriptions, nombre de députés, type de suffrages : quels sont les impacts de ces décisions pour les candidats à la députation ?
Au total, 151 sièges sont à pourvoir à la Chambre basse. Un nombre inchangé pour « éviter », dit-on au gouvernement, « de gaspiller les deniers publics ». Le découpage des circonscriptions, lui, a été modifié : le texte précédent, voté en 2018, imposait un seul député par circonscription. Désormais, dans les circonscriptions de plus de 300 000 habitants, il y aura deux députés.
Enfin, retour aux règles des dernières élections législatives de 2013 avec l’instauration d’un système de vote mixte sur un seul tour : pour les circonscriptions avec un seul député, ce sera un scrutin majoritaire uninominal. Autrement dit, l’électeur votera pour un candidat. Et c’est celui qui aura obtenu le plus de voix qui remportera l’élection.
Pour les circonscriptions avec deux députés, ce sera un scrutin de liste à la représentation proportionnelle. Ce système, basé sur un rapport entre le nombre de votes exprimés et le nombre de sièges disponibles, est censé favoriser les petits partis. Cependant, il sera essentiellement appliqué dans la capitale là où la démographie est la plus forte, et pourrait ainsi empêcher le parti de l’opposant Marc Ravalomanana, dont Antananarivo est le bastion historique, de rafler tous les sièges.
Craintes d'une « sélection par l’argent »
Interrogé sur ces modifications qui finalement réinstaurent le système en vigueur lors des dernières législatives, un candidat indépendant s’est dit satisfait : « Le moins on change les règles, le mieux c’est pour nos électeurs », explique-t-il.
Un autre candidat, lui aussi indépendant, rappelle que si la proportionnelle peut lui être favorable, c’est la caution de 5 millions d’ariarys exigée pour pouvoir se présenter qui pose problème. « Une somme trop élevée pour nous, petits candidats, qui risque de créer une sélection par l’argent », prévient-il. Et d’en pousser plus d’un à rallier le parti présidentiel pour être investi et donc financé.