En Côte d’Ivoire, le Premier ministre a présidé vendredi 8 février la cérémonie officielle de lancement de la télévision numérique terrestre (TNT) dans la commune d’Abobo à Abidjan. En 2006 l’ensemble des pays africains s’étaient engagés auprès de l’Union internationale des télécommunications, une agence de l’ONU, à migrer vers la télévision numérique avant juin 2015, une échéance depuis reportée à juin 2020. Pour la Côte d’Ivoire c’est une double transition : politique d’abord puisqu’elle concrétise la libéralisation de l’audiovisuel et met un terme au monopole étatique avec l’apparition de 4 chaînes privées. Une transition technologique ensuite puisqu’il s’agit de migrer de l’analogique vers le numérique même si sur ce point il reste encore à faire.
Annoncée pour mars 2018, la TNT s’est fait attendre, un retard dû en partie à l’annulation du premier appel d’offres. Mais depuis vendredi, la diffusion est effective pour le district d’Abidjan. Elle devrait couvrir les principales villes d’ici juin et l’ensemble du territoire en 2020, selon un technicien de la télédiffusion ivoirienne.
Quant à la réception, c’est moins clair, car pour regarder la TNT il faut un décodeur. Mais les décodeurs ne sont pas encore homologués. Un vaste plan de communication s’impose, car moins de 13% des Ivoiriens connaissent la TNT, selon une étude Mediametrie.
On est donc encore loin de couper le signal analogique. Néanmoins l’apparition des 4 premières chaînes privées met fin au monopole étatique sur la télévision, finalisant la libéralisation de l’audiovisuel. « Une petite révolution », selon Guy Sahouegnon, directeur des programmes de la future chaîne Life TV.
De nouveaux marchés s’ouvrent, le principal défi selon Philippe Di Nacera, directeur général adjoint d’Optimum Media, qui lance la chaîne 7 info, sera de structurer le secteur de la publicité, encore peu développé en Côte d’Ivoire.