1 108 cas de violences sexuelles ont été recensés à Uvira et Fizi au Sud-Kivu en RD Congo. Ces pratiques qualifiées de violation du droit humanitaire, sont liées à l’insécurité, aux groupes armés et à la marginalisation des femmes.
Les territoires d’Uvira et de Fizi, dans la province du Sud-Kivu, à l’est de la République démocratique du Congo, enregistrent un nombre alarmant de violences sexuelles. De février à mai 2025, un consortium d’organisations œuvrant dans le domaine de la protection, le « Cluster Protection », a documenté 807 cas de violences sexuelles à Uvira et 301 cas à Fizi. Ces chiffres, déjà inquiétants, pourraient ne pas refléter la réalité, selon les experts sur le terrain, car de nombreux autres cas restent tus en raison de la peur de la stigmatisation ou du manque d’accès aux structures de prise en charge.
Dans un entretien avec la rédaction de LE JOURNAL.AFRICA, Armel Rusake Rutebeza, chef de programme au sein de l’ONG CEDIER, membre du Cluster Protection, a dénoncé une situation dramatique : « Les violences contre les femmes sont devenues une arme de guerre, une pratique systématique qui bafoue le droit humanitaire international. » Il pointe du doigt l’insécurité chronique, l’activité des groupes armés, le manque de services de protection et la marginalisation des femmes comme principales causes.
Pour y remédier, Armel Rusake Rutebeza, propose de renforcer la sécurité, d’améliorer la prise en charge multisectorielle (médicale, psychologique, juridique, socio-économique), de sensibiliser les communautés et de coordonner les efforts des acteurs.
Face à ce fleau, le mardi 17 juin 2025, une réunion d’urgence s’est tenue à Uvira, présidée par Faustin Mayani, ministre provincial en charge de la Justice, du Genre, de la Famille, des Enfants et des personnes vivant avec un handicap. « Le gouvernement provincial s’engage à soutenir les initiatives concrètes contre les violences sexuelles. Une réponse unifiée est impérative », a-t-il déclaré, appelant à une collaboration renforcée entre les acteurs des violences basées sur le genre (VBG).
Les données du Cluster protection sonnent l’alarme sur une réalité tragique pour des milliers de femmes et de filles au Sud-Kivu. Une action collective et immédiate est cruciale pour protéger les civils, rendre justice aux survivantes et éradiquer l’impunité. La lutte contre les violences sexuelles engage chacun d’entre nous.
Joséphine Mungubi


