La situation sécuritaire reste alarmante dans les territoires d’Uvira et de Fizi, au Sud-Kivu. Entre la soirée du mercredi 15 octobre et la matinée du jeudi 16 octobre 2025, des incidents armés ont secoué ces zones, causant des pertes en vies humaines et de nombreux blessés.
Selon le rapport de monitoring de la Nouvelle Société Civile Congolaise (NSCC), Coordination provinciale du Sud-Kivu, la nuit du 15 au 16 octobre a été marquée par des affrontements et des tirs nourris. Dans le territoire de Fizi, précisément dans le secteur de Mutambala, groupement Basimukuma Sud, village Aùngù, une jeune fille et sa grand-mère, âgée d’environ 50 ans, ont été tuées.
Les circonstances exactes de ce drame restent à déterminer. À Uvira, plusieurs localités ont également été touchées. À Bwegera, vers 20h00, un homme a été grièvement blessé par balles lors d’un différend conjugal et a été transféré à l’hôpital de Luvungi pour recevoir des soins appropriés.
Lire aussi:RDC-Sud-Kivu : Uvira dit non à l’état de siège
À Biriba, dans le groupement de Runingu, des échanges de tirs entre les éléments du général autoproclamé Nyerere et ceux du général autoproclamé Makanika, survenus entre 16h00 et 17h00, ont semé la panique parmi la population locale, faisant trois blessés selon un bilan provisoire. À Luvungi-Itara, des coups de feu attribués aux éléments Wazalendo ont retenti vers 16h00. L’intervention rapide des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) a permis de rétablir le calme.
Une insécurité chronique dans la plaine de la Ruzizi
La Nouvelle Société Civile Congolaise rapporte qu’un présumé militaire aurait été tué lors des échanges, tandis que des sources administratives locales évoquent le décès de deux éléments Wazalendo des suites de leurs blessures. Il souligne que ces incidents reflètent une insécurité chronique dans la plaine de la Ruzizi et certaines zones du territoire de Fizi, alimentée par la prolifération des armes, la présence de groupes armés incontrôlés et les tensions communautaires.
Face à cette recrudescence des violences, la NSCC Sud-Kivu appelle le gouvernement provincial à organiser d’urgence une réunion stratégique avec les forces locales Wazalendo pour harmoniser les interventions et prévenir de nouveaux incidents. Elle exhorte également les autorités judiciaires et sécuritaires à ouvrir des enquêtes approfondies pour identifier et sanctionner les responsables de ces actes criminels.
« Il est impératif que des mesures concrètes soient prises pour restaurer la sécurité et rassurer les populations locales », a déclaré Mafikiri Mashimango, coordonnateur provincial de la NSCC/Sud-Kivu.
Lire aussi:RDC-Uvira : Le MPDP, nouveau mouvement politico-militaire pour défendre la RDC
Interrogé à ce sujet, Kifanu Kibonge Decky, administrateur adjoint du territoire d’Uvira chargé de l’économie et des finances, a affirmé que la situation est revenue à la normale dans la plaine de la Ruzizi. Il a précisé qu’un conseil local de sécurité s’est tenu à Luvungi ce jeudi, aboutissant à plusieurs mesures pour stabiliser la situation. Selon lui, les troubles étaient causés par certains éléments mal intentionnés des Wazalendo, mais les forces régulières ont rapidement repris le contrôle, permettant la reprise normale des activités.
Malgré ces assurances, la peur reste omniprésente parmi les habitants. Les tirs sporadiques, les rivalités entre groupes armés et l’absence d’une réponse coordonnée des forces de sécurité continuent de peser lourdement sur le quotidien des populations. Dans l’attente de solutions durables, les habitants d’Uvira et de Fizi vivent dans l’incertitude, espérant un retour définitif à la paix.


