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Protection civile à Uvira : Analyse des défis post-retrait de la MONUSCO

À Uvira, un forum réunissant les acteurs locaux s’est tenu pour examiner et prévoir les défis à venir liés au retrait prochain de la MONUSCO et au possible vide dans la protection civile. Parmi ces défis, il y a la persistance de la présence des groupes armés et les menaces qu’ils font peser sur la sécurité des civils.

Les membres des organisations de la société civile d’Uvira se sont rassemblés le samedi 23 mars afin de rechercher des solutions pour combler le vide potentiel qui résultera du retrait de la MONUSCO en termes de protection civile dans leur région. Cette réunion, organisée par l’ONG internationale Non-violent Peace Force (NP) en collaboration avec l’UNFPA, a réuni quinze intervenants représentant les organisations engagées dans la protection des civils à Uvira.

Marie Bohl, qui dirige l’équipe NP, a expliqué que cet échange a permis d’identifier les besoins en matière de protection civile dans la région. « Notre intention est d’intervenir au Sud-Kivu en collaboration avec les acteurs locaux, qui ont une connaissance approfondie du terrain. Il est essentiel de s’adapter à la réalité locale plutôt que d’importer des solutions toutes faites », a-t-il précisé.

Lire: La MONUSCO est prête à quitter la RDC dans le respect des accords

Dans le cadre de discussions, les participants ont soulevé plusieurs problèmes qui pourraient compromettre la sécurité des civils avant et après le retrait de la MONUSCO à Uvira et ses alentours. Parmi ces problèmes, on peut citer l’assistance logistique aux forces de sécurité, la protection des personnes déplacées, ainsi que la nécessité de réhabiliter et de construire certaines infrastructures.

Moïse Ribakari, coordinateur de l’Association des Jeunes pour le Développement Communautaire (AJDC), souligne l’impact régional de la présence des groupes armés étrangers et nationaux, ainsi que de l’armée burundaise, sur la sécurité des civils après le départ de la MONUSCO, qui assurait leur protection, en particulier celle des déplacés.

Agibael Bitondo Aimée, coordinatrice de l’organisation Genre Actif pour un Devenir Meilleur de la Femme (GAD), estime que le transfert de compétences aux services de sécurité et leur soutien logistique peuvent atténuer ce risque pendant cette période de transition. Elle propose également la création d’un large réseau d’organisations de la société civile, soutenu par les agences, fonds et programmes des Nations Unies, pour garantir des interventions adaptées et efficaces.

En janvier, le gouvernement congolais a annoncé le retrait de la mission de l’ONU en RDC. Le ministre des Affaires étrangères congolais et la chef de la MONUSCO ont exprimé leur engagement pour un retrait exemplaire de la force onusienne lors d’une conférence de presse à Kinshasa. Plus tard, le 28 février, une équipe tripartite dirigée par la représentante du secrétaire général de l’ONU en RDC est arrivée à Uvira pour évaluer les progrès du plan de désengagement de la MONUSCO dans la province du Sud-Kivu, choisie comme modèle pour le retrait progressif et responsable de la mission onusienne en RDC.

Joséphine Mungubi

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