Le tribunal militaire de Kananga a acquitté jeudi 21 novembre les trois élèves officiers de l’académie militaire accusés de viol d’enfant. Jean Bahati, Patrick Kasereka et Kamba Kamba étaient accusés d’avoir imposé des relations sexuelles à une jeune fille de 13 ans, d’abord dans un hôtel de la ville de Kananga puis près de la rivière Nganza en juillet dernier. Un employé de l’académie militaire, accusé d’avoir facilité l’évasion de l’un des trois élèves officiers, a lui aussi été acquitté.
Le tribunal dit avoir constaté des contradictions et de l’incohérence dans les différents récits relatés par la présumée victime lors de son audition au Parquet et au cours des audiences.
Les juges parlent de «récits invraisemblables» qui n’ont pas convaincu le tribunal de la certitude des faits reprochés aux prévenus.
Lors d’une audience, la jeune fille avait notamment fait savoir qu’introduite dans une chambre d’hôtel, elle avait pris une boisson de couleur jaune. Ce qui lui avait fait perdre conscience jusqu’au lendemain. Pourtant devant le parquet, elle avait détaillé tout ce qui se serait passé dans cette chambre d’hôtel.
En outre, le tribunal relève que les prévenus ont apporté des preuves attestant de leur présence le jour présumé du viol à l’académie militaire où les trois élèves officiers sont en formation.
Au sujet du prévenu Kamba Kamba qui s’était enfui avant le début du procès, les juges estiment que sa fuite ne peut pas être vue comme un élément constitutif des faits mis à sa charge puisque les débats ont révélé qu’il était présent à sa formation le jour présumé du viol.
Le tribunal déclare ainsi non établie l’infraction de viol d’enfant et acquitte les trois élèves officiers pour doute. Faute de preuve, les juges acquittent également Jelain Makadi, poursuivi pour l’évasion de Kamba Kamba.
Après ce verdict, l’avocat des élèves officiers a exprimé sa joie pour l’acquittement de ses clients. Me Daniel Ndumbi se félicite du fait que les juges aient relevé les nombreuses contradictions dans le récit de la présumée victime.
Le père de la jeune fille s’était constitué en partie civile. Ses avocats ne cachent pas leur déception. Ils disent se réserver le droit d’interjeter appel.