Près de 900 conflits ont été identifiés dans 11 villes ciblées lors des scrutins du 30 décembre 2018 et du 31 mars 2019, selon un rapport de la mission de médiation et d’alerte précoce déployée par le Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO), avec l’appui, notamment du PNUD. Ce document a été publié jeudi 6 juin à Kinshasa par la présidente de cette structure, Rose Mutombo.
Au total, 360 médiateurs de CAFCO, parmi lesquels 293 femmes, ont été déployées à Kinshasa, Matadi, Kikwit (Ouest du pays) ; à Kananga et Mbuji-Mayi (Centre) ; à Lubumbashi et Kolwezi (Sud-Est) ainsi qu’à Kisangani, Goma, Beni et Butemo (Est).
Sur 858 conflits monitorés, 813, soit 94%, ont été directement gérés et réglés par les médiateurs de CAFCO.
Parmi les causes des conflits, le rapport cite la non-maitrise de la procédure de vote, l’amateurisme de certains membres des bureaux de vote, la délocalisation, la suppression ou la fusion des certains bureaux de vote, l’omission de noms de certains électeurs sur les listes électorales, l’ouverture tardive des bureaux de vote ainsi que les tentatives d’achat de vote.
A ce propos Rose Mutombo a recommandé :
« Au pouvoir public, (nous recommandons) de veiller à la sécurité du processus électoral par une meilleure formation des agents affectés à sa sécurisation ; à la CENI, d’intégrer la médiation électorale comme une partie prenante au processus électoral ; aux partis politiques, de former suffisamment les militants ainsi que leurs mandataires ; aux missions d’observation électorale, de former suffisamment les observatrices et observateurs sur leurs missions et responsabilités. »
Le rapport de CAFCO énumère aussi plusieurs formes de violences subies par les femmes lors de ces scrutins, comme causes des conflits observés : injures, voies de fait, actes de corruption, propos discriminatoires, etc.
Là aussi, la présidente de CAFCO a une recommandé « aux partenaires techniques et financiers, d’appuyer une étude pour identifier les motivations profondes des violences subies par les femmes dans les villes les plus touchées par celles-ci. »
Le vœu de CAFCO est de voir les résultats de son rapport être exploités dans les stratégies d’éducation civique et électorale que la CENI et les acteurs de la société civile pourraient mettre en œuvre.