Au Burundi, les personnes vivant avec les maladies chroniques sont les plus exposées à la Covid-19. De ce fait, l’organisation BNCDA (l’Alliance Burundaise de la lutte contre les maladies chroniques non transmissibles), plaide pour la priorisation de la gestion de ces maladies par un fond propre à elles.
Jusqu’au 3 janvier, le Burundi avait déjà enregistré 34.772 cas testés positifs au covid-19 et 14 décès depuis mars 2019 selon le rapport de l’OMS. Les sources au sein du ministère de la santé et de la lutte contre le Sida affirment que tous ces cas de décès avaient des comorbidités.
Même s’il n’y a pas eu d’études, Egide Haragirimana, secrétaire général de la BNCDA, indique que ces personnes qui vivent avec les maladies chroniques ont payé un prix très cher depuis le début de la pandémie du Covid-19.
Ainsi, Égide Haragirimana, secrétaire général de l’alliance burundaise de la lutte contre les maladies chroniques non transmissibles, interpelle les décideurs politiques à se mobiliser pour les autres maladies comme c’est le cas pour le Sida
“Le programme des maladies chroniques est là et est financé mais nous voulons que le gouvernement collabore avec les autres partenaires bilatéraux pour qu’il y ait un investissement important afin de mener des actions comme c’est fait dans le cadre du VIH/SIDA” plaide Égide Haragirimana.
Et d’ajouter :«la voix des personnes vivant avec les maladies chroniques devrait être entendue. Mais aussi ces personnes avec comorbidités devraient avoir accès à des médicaments au prix abordable »
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Frais des médicaments, une préoccupation pour les personnes avec comorbidités
Des médicaments sont disponibles dans des pharmacies mais la plupart des malades ne peut pas s’en procurer faute de moyens. Pour cela, M. Egide plaide auprès des décideurs politiques, les ONG locales et internationales pour qu’ils intensifient les actions appuyant la santé de cette population vulnérable
Lazare Minyaruko, asthmatique depuis 32 ans, se plaint des moyens colossaux que lui coûtent l’achat de médicaments, non seulement pour lui, mais également pour 3 de ses 5 enfants.
“ J’ai déjà dépensé près de 3 millions pour acheter mes inhalateurs et ceux de mes 3 enfants. En plus, j’ai dû quitter le milieu rural car le climat ne me permettait pas d’y rester. Je suis venu vivre en ville. Tout ceci n’est pas facile pour un retraité que je suis.”, précise M. Lazare, père de 5 enfants.
Concernant la question du Covid-19, Lazare estime que c’est une situation très inquiétante. Elle exige de prendre plus de précautions car pouvant générer des complications particulières chez un asthmatique.
Signalons que la COVID-19 peut être particulièrement violente voire fatale chez les personnes avec un déficit immunitaire.
Joe Senghor