Agathon Rwasa, a été élu par les ‘Inyankamugayo’ (Militants du CNL) comme le candidat qui va hisser les couleurs du parti politique Congrès National pour la Libération aux élections présidentielles de 2020. C’était ce dimanche, dans un congrès extraordinaire de son parti. Rwasa a promit une lutter pour l’égalité et l’équité longtemps voulu par les burundais.
Pour lui le moment est bien arrivé pour que les partisans de la violence et de l’extrémisme sous toutes ses formes reviennent à la raison. Le pays n’a pas besoin des personnes fortes pour le détruire ou s’entretuer mais plutôt des burundais forts réconciliés, solidaires et artisans d’une paix durable pour impulser un développement intégral et harmonieux.
Le changement des comportements
Rwasa appelle les burundais au changement d’esprit telle sera sa préoccupation une fois élu président de la république du Burundi.
« Savoir que nul n’a été créé pour être malmené, ni vivre tous les maux de ce monde, ni endurer les traitements inhumains ou dégradant ; tout comme personne n’a le droit de malmener les autres. » Souligne le candidat du CNL.
Pour le gouvernement, le candidat du CNL demande une impartialité au sujet de leurs permanences vandalisées dans certaines localités du pays. Aussi l’abandon des décisions arbitraires que pratiquent certaines autorités.
Qui est Agathon Rwasa ? Tiré du Jeune Afrique
1. Très jeune déjà, il montre des qualités de leader
Né de parents hutus le 10 janvier 1964 à Ngozi (Nord), Agathon Rwasa est le septième garçon d’une fratrie de 14 enfants. Il suit une formation primaire et secondaire dans sa province natale mais aussi à Muramvya (centre). Très bon footballeur, selon ses proches, c’est également un comédien apprécié dans la troupe de théâtre de son lycée.
Son enfance est semblable à celle de ses voisins tutsis, même si en raison des tensions interethniques que connaît le Burundi depuis des décennies, l’élite hutue reste sur le qui-vive.
2. Réfugié politique en Tanzanie
C’est tout juste près son entrée à l’université du Burundi que le jeune Agathon Rwasa endosse pour la première fois un rôle de leader. À l’âge de 20 ans, il est nommé à la tête de l’association des jeunes intellectuels de sa province natale.
Dès 1988, la vie, jusqu’alors paisible de Rwasa, prend une toute autre tournure. À peine diplômé de l’université, il est recherché par le gouvernement en place comme la plupart des intellectuels hutus de sa région.
L’armée cible alors les Hutus en représailles aux massacres de Ntega (Kirundo) et Marangara (Ngozi). Les 15 et 16 août 1988, des Tutsis sont massacrés dans ces deux communes, au total, 5 000 sont mortes, selon Aloys Kadoyi, ministre de l’Intérieur de l’époque.
C’est dans ce contexte que le jeune étudiant en psychologie s’exile en Tanzanie, dans le camp de Kigwa. De là, il monte très vite les échelons du mouvement politique Palipehutu créé en 1980, revendiquant le droit de retour des réfugiés burundais, hutus pour la plupart.
De simple membre du bureau politique, il devient le leader des Forces nationales de libération (FNL), la branche armée du Palipehutu.
3. De rebelle impitoyable à politicien
Selon certains témoignages, Agathon Rwasa est un leader à la main de fer. En même temps président du Palipehutu et chef de sa branche armée, il est au centre de tous les pouvoirs. Impitoyable et intransigeant, il n’accepte pas la contradiction.
Bien avant le putsch de 1993, de violents combats opposaient déjà les rebelles des FNL au pouvoir en place à Bujumbura. Ce n’est que vers la fin des années 1990, usées par une longue guerre civile, que les parties prenantes au conflit enclenchent des négociations.
Des négociations qui connaîtront de multiples rebondissements avant d’aboutir aux accords d’Arusha de 1998. Malgré ces accords politiques, les FNL du Palipehutu n’abandonnent pas pour autant les combats. À partir de janvier 2005, les rebelles des FNL, dernier mouvement en guerre contre le gouvernement de transition, acceptent de nouvelles négociations avec le président Domitien Ndayizeye.
Après 20 ans passés dans le maquis, Agathon Rwasa rentre au pays en 2008. Un an plus tard, le mouvement est démobilisé et renonce définitivement à la lutte armée. En avril 2009, la faction rebelle devient officiellement un parti politique. De Palipehutu-FNL, il garde simplement les Forces nationales de libération (FNL).
4. Agathon Rwasa, une force redoutable et redouté
« Je suis satisfait, malgré toutes ces tracasseries orchestrées par le parti au pouvoir. Cela montre que je suis une force redoutable et redoutée par le CNDD-FDD », avait déclaré-t-il en 2013, le jour de son retour à Bujumbura, après trois ans passés dans la clandestinité.
Rwasa avait en effet été obligé de se cacher au lendemain des élections communales de 2010. Après ces élections entachées d’irrégularités, selon la majeure partie de l’opposition, l’historique opposant de Pierre Nkurunziza est attaqué à son domicile, ce qui le contraint à se cacher durant trois ans environ. À son retour, il fait une promesse à ses partisans : « Je vais travailler d’arrache-pied pour que le CNDD-FDD quitte le pouvoir en 2015 ».
5. Un chef de guerre accusé de crimes contre l’humanité
En 2013, le procureur général de la République du Burundi, Gérard Ngendakumana ouvre une enquête contre deux dirigeants des Forces nationales de libération (FNL). Agathon Rwasa, le chef du mouvement, et Pasteur Habimana, son porte-parole, qui a revendiqué le massacre de Gatumba.
Les deux anciens dirigeants des FNL sont accusés d’avoir joué un rôle prépondérant dans le massacre 160 réfugiés tutsis banyamulenge (Congolais d’ascendance rwandaise) dans le camp de Gatumba en 2004.
Agathon Rwasa oppose à cette plainte son immunité provisoire au titre de rebelle burundais.
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