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Burundi: la démocratie traîne encore les pieds, 30 ans après

Frodebu est dans trente après dans le démocratie au Burundi
Trente ans après son agrément et vingt neuf après une victoire écrasante aux élections présidentielles et législatives de 1993. Le parti Sahwanya Frodebu pose un regard sur l’évolution de la situation démocratique et économique du Burundi. “Le constat est amer” pour le parti Sahwanya Frodebu.

C’est dans la matinée de ce  2 juin 2022, que le parti a réuni les médias au sein de son siège pour dresser un bilan après ces trente années d’activités. Le parti a été le premier au Burundi à prôner la venue de la démocratie à l’époque du parti unique. De ce fait, le parti a pris la décision de consacrer les mois de juin et juillet comme mois dédiés à la démocratie.  Ainsi pour cette année le parti a choisi d’axer sa thématique sur la situation démocratique actuelle du Burundi.

Au travers de la voix de son président Pierre Claver Nahimana, le Sahwanya Frodebu s’est montré déçu de la situation démocratique sur le plan économique.

M. Claver estime que bien que 30 années soient passées, l’Etat n’a pas su relever le défi du développement socio-économique du  Burundi. Malgré  la mise en place des systèmes de planification économique tels que les plans quinquennaux  et le plan national de développement. Ainsi que la mauvaise performance quant à l’exploitation des ressources naturelles causant la non satisfaction des besoins de plus en plus croissants de la population.

Un bilan aussi négatif

Le parti dresse un bilan négatif de la gestion de l’économie nationale. Selon le président du parti, la faiblesse de production agricole et industrielle par rapport aux besoins nationaux représentent une menace pour la population.  

« Cette situation se matérialise avec la hausse de prix des produits de première nécessité et le manque de carburant. Vient ensuite le chômage croissant au sein des jeunes. La dévaluation de la monnaie et les perturbations des systèmes de transport de biens et des personnes  ». Dit Pierre Claver Nahimana.

Ces facteurs défavorables affectent la population qui était déjà vulnérabilisée par une économie de subsistance, a ajouté le chef du parti. Toujours selon lui les chiffres indiquent que le dollar est passé de 264.4 BIF en décembre 1993 à 2054 BIF en mai dernier, ce qui représente une chute de 677%.

A lire : Burundi: la transparence budgétaire au coeur du programme quinquennal du PARCEM

Quelles seraient les voies de solution?

Face à cette situation jugée désastreuse, le parti recommande à l’Etat  la mise en place d’un système qui exécute les programmes promis au peuple lors des campagnes électorales. Il souligne la nécessité de renforcer le plan national de développement afin d’accroître la production nationale. Le parti recommande également l’arrêt de la prise des mesures qui tire les populations moins nanties vers le bas et le réajustement de celles déjà existantes à titre d’exemples  celles touchant le transport en commun.

Enfin le parti insiste sur la nécessité de la neutralité des corps de défense et de sécurité.  Il soutient que les membres des forces de l’ordre qui veulent exercer d’autres activités connexes à leur mission doivent au préalable rendre l’uniforme.

Toutefois, le parti encourage  tous les acteurs politiques et sociaux  qui ne cessent de fournir leurs efforts dans la poursuite de la démocratie. Il a aussi salué le courage et la résilience du peuple burundais. Un peuple qui malgré les difficultés a pu continuer  à se battre pour sa survie.  

A lire aussi : Burundi, nouveau dérapage pour la démocratie africaine

Ludovic Nkongoro

 

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