Au Burundi, depuis février dernier, le gouvernement a fixé le prix du maïs grain sec à 680 BIF le kilo. Cependant, ce prix est élevé par rapport à celui que les cultivateurs vendaient à des particuliers. De ce fait, l’Etat devrait être le premier acheteur auprès de la population cultivatrice. De lors, une campagne d’achat de maïs grain est lancée ce lundi 12 avril, pour une période de trois mois.
L’annonce est faite ce dimanche dans une conférence de presse. Emmanuel Ndorimana, secrétaire permanent au ministère de l’agriculture, indique que cette campagne intervient dans la politique de l’Etat : « chaque poche ait de l’argent ».
Comment sont les préparatifs ?
Le montant nécessaire pour payer cash le maïs est déjà viré sur les comptes de toutes les communes du pays. M. Ndorimana signale la construction de stocks dans presque toutes les communes du pays.
« Tout est disponible », rassure le secrétaire permanent au MINEAGRIE. Rappelant sa visite sur terrain du 7 au 12 avril 2021 dans les provinces Bujumbura, Cibitoke, Bubanza, Rutana, Makamba, Gitega, Karusi, Muyinga et Kayanza. Ce sont les provinces concernées par cette campagne.
Il fait savoir qu’il a été prévu des moyens pour transporter le stock en cas de dépassement des hangars communaux.
Emmanuel Ndorimana fait des recommandations
Les agents chargés de peser le maïs doivent vérifier les réglages des balances afin d’éviter d’éventuels dérèglements des balances.
Aux agriculteurs, de vérifier si leur maïs a été bien séché et dépourvu de tout résidu pour faciliter la conservation.
Emmanuel Ndorimana tranquillise les agriculteurs dont leur maïs n’est encore sec. Cependant, il les conseille de ne pas se précipiter pour vendre du fait que la campagne va durer deux mois.
De surcroît, ne pas accepter ceux qui peuvent chercher à acheter leur production à un prix inférieur à 680 BIF/kg.
De la pérennisation
L’État burundais envisage construire des hangars au niveau des provinces. Au départ 6 grands hangars régionaux pour la conservation non seulement de la production du maïs mais d’autres produits agricoles.
Il compte également réhabiliter les anciens hangars en état vétuste; d’après le secrétaire permanent au MINEAGRIE-(ministère chargé de l’environnement de l’agriculture et l’élevage).
La population est en outre invitée à préparer minutieusement la saison culturale B 2021. Emmanuel Ndorimana explique que cette saison sera utile toute la période allant du mois de mai jusqu’au mois de décembre.
Quid des importations
Les importations jouent un rôle majeur sur l’alimentation du Burundi. Entre 2005 et 2014, les importations de maïs grain ont augmenté de 8 183 tonnes à 11 430,7 tonnes. Soit une hausse de 28,4%. En effet, le pays importe une grande variété de produits, dont le maïs.
Par conséquent, depuis le 8 mars dernier, le Burundi a interdit l’importation de grains de maïs et de farine. Et cela pour les six prochains mois ; annonce du ministère du commerce.
Selon ce ministère, le maïs importé récemment a été jugé « mauvais » et pourrait affecter la santé des populations. Il n’a pas précisé de quels pays provenaient les importations.
«Alors que ce grain et cette farine sont rejetés par les pays voisins…nous devons nous assurer qu’ils n’entrent pas dans le pays.» Avait déclaré Jérémie Banigwaninzigo, le secrétaire permanent du ministère burundais du commerce et du tourisme.
Qu’en-est-il de la production ?
Le Burundi, entre 2005 et 2014, la production de maïs a augmenté passant de 123 407 à 127 828 tonnes. Soit une hausse de 3,4%, renseigné le rapport de l’ISTEEBU de 2015.
De quoi s’attend le Burundi de la campagne ?
Pour cette campagne de trois mois, le gouvernement burundais prévoit collecter plus de 500 milles tonnes de maïs grain sec. Précise Emmanuel Ndorimana, le secrétaire permanent au ministère chargé de l’environnement de l’agriculture et l’élevage-(MINEAGRIE).
Par Elvis Irambona