La corruption a des impacts négatifs sur tous les aspects du développement socio-économique du pays. Au Burundi, depuis un certain temps, il s’observe au sein de la population la peur de dénoncer les actes de la corruption et des malversations. Un blocage dans la lutte, OLUCOME plaide pour l’amélioration des lois sur la protection de dénonciateur ainsi que le renforcement des capacités envers les institutions publiques et privées œuvrant dans la lutte contre la corruption.
Un débat d’échange sur la lutte contre la corruption au Burundi a été organisé par l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les malversations économiques (OLUCOME) le 9 décembre 2022 à l’endroit de toutes les acteurs compétents dans le domaine de la lutte contre la corruption (institution publique, privée et syndicat).
Dans son allocution, Gabriel Rufyiri, président de l’OLUCOME, a indiqué que le monde est confronté à de grands défis liés à la corruption depuis de nombreuses générations. Certains de ces défis menacent la postérité et la stabilité des populations du monde entier. Le fléau de la corruption est étroitement lié à la plupart d’entre elles.
D’après M. Rufyiri, la corruption est profondément liée aux conflits et à l’instabilité qui compromettent le développement socioéconomique. Elle sape les institutions démocratiques et l’Etat de droit ainsi qu’elle alimente les conflits en entravant les processus de paix. En suite elle aggrave la pauvreté en facilitant l’utilisation illicite des ressources et en assurant le financement des conflits armés.
Selon le vice-président spécial anti-corruption, Sylvestre Mpabwanayo, la peur de dénoncer les actes de la corruption et les malversations, restent un défi majeur pour le pays.
Pascal Murenrwa, du parquet général anticorruption, a martelé en disant que tout citoyen qui veut dénoncer des informations sur la corruption est le bienvenu dans cette institution et des investigations vont se faire après pour la vérification et après on passe à l’acte.
La corruption, source de tout malheur au pays
Les conséquences envers ce fléau sont nombreuses, liées à l’utilisation des voies inhumaines par les corrompus dont les crimes pour atteindre leurs objectifs de s’enrichir beaucoup illicitement, a précisé Rufyiri.
Le pays en soi va perdre le partenariat au niveau des aides humanitaires pour sa population et même au gouvernement par le fait que ses partenaires ne font pas confiance à l’État étant qu’ils croient leur donne ne vont pas y arriver où ils voulaient, a dit le président de l’OLUCOME.
« La sécurité dans le pays devient un problème car les populations règlent leur compte de leurs manières et on assiste à des scènes de tuerie suite à des actes de corruption. Le grand danger est qu’il va y avoir des crises de valeurs parce que c’est le cœur en premier lieu à cause de la corruption, en un mot c’est la loi de la jungle dans le pays », a ajouté M. Rufyiri.
L’OLUCOME quant elle, a perdu trois de ses membres notamment son vice-président feu Ernest Manirumva, le membre comité exécutif Charlotte Umugwaneza et Arcade Butoyi, qui était chef d’antenne provincial. Pour ces tueries qui ont été faites pour les membres de l’OLUCOME, cette société civile a affirmé que la justice n’a rien fait pour connaître les auteurs de ces crimes.
Les solutions pour combattre le fléau de la corruption
Certains pays membres comme la Croatie, Grèce, Hongrie et autres, sont entrés de réfléchir sur comment ils peuvent mettre en place un tribunal pénal international de lutte contre ce fléau.
Selon Rufyiri, pour le cas du Burundi, il faut qu’il y ait l’amélioration des lois sur la lutte contre la corruption et aussi sur le renforcement financier pour les institutions non étatiques qui œuvrent pour le combat contre la corruption. Les burundais devraient changer de conscience sur la manière de vivre avec zéro corruption, car c’est un fléau qui tue le pays sans épargner aucun individu.
La légitimité historique et pragmatique devrait être abolie par toutes les autorités de l’État pour mettre en lumière tout ce qu’une personne peut faire en cachette, a dit M. Ndikumana. Les personnes qui recouvrent des avoirs mal acquis devraient être poursuivis par la cour spéciale anticorruption, M. Murenrwa.
Vaincre la peur et dénoncer les actes de corruption et de malversations économiques est conforme à l’article 69 de la constitution burundaise. “ Les biens publics sont sacrés et inviolables. Chacun est tenu de les respecter scrupuleusement et de les protéger. Chaque Burundais a le droit de défendre le patriotisme de la nation. Tout acte de sabotage, de vandalisme, de corruption, de détournement, de dilapidation, ou tout autre acte qui porte atteinte au bien public est réprimé dans les conditions prévues par la loi”.
Chaque 9 décembre de l’année, l’Observatoire de Lutte contre la Corruption et les malversations économiques (OLUCOME) se joint au monde entier pour célébrer la journée internationale de lutte contre la corruption. Cette année le monde l’a célébré au moment où l’adoption de la convention des Nations unies contre la corruption par l’Assemblée générale atteint 20 ans.