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« L’obésité devrait être définie par l’état de santé et non le poids »

Une nouvelle directive clinique canadienne indique que l’obésité devrait être définie par l’état de santé d’une personne, et pas seulement par son poids.

Les spécialistes devraient plutôt se concentrer sur les causes profondes de la prise de poids et adopter une approche holistique de la santé.

La directive, qui a été publiée mardi dans le Journal de l’Association médicale canadienne, admet spécifiquement la stigmatisation liée au poids des patients dans le système de santé.

57% de la population en surpoids ou obèse, d’après l’institut national de la consommation.

« Le discours culturel dominant sur l’obésité alimente des hypothèses sur l’irresponsabilité personnelle et le manque de volonté et rejette la responsabilité et la honte sur les personnes vivant avec l’obésité », indique la directive, qui est destinée à être utilisée par les médecins de premier recours pour diagnostiquer et traiter l’obésité dans leur pratique quotidienne.

Ximena Ramos-Salas, directrice de la recherche et de la politique chez Obesity Canada et l’un des auteurs de la directive soutient que les recherches montrent que de nombreux médecins font de la discrimination à l’encontre des patients obèses. Ce qui peut entraîner de plus mauvais résultats pour la santé, quel que soit leur poids.

« Les préjugés sur le poids ne consistent pas seulement à croire ce qu’il y a de mal à propos de l’obésité », dit-elle.

« Les préjugés sur le poids ont en fait un effet sur le comportement des praticiens de la santé ».

De petites réductions de poids, d’environ 3 à 5 %, peuvent entraîner des améliorations de la santé et le « meilleur poids » d’une personne obèse pourrait ne pas être son « poids idéal » selon l’IMC, indique la directive.

Elle souligne que l’obésité est une maladie chronique complexe qui doit être gérée tout au long de la vie.

« Pendant longtemps, nous avons associé l’obésité à un comportement de style de vie… Il y a eu beaucoup de honte et de reproches auparavant », dit Mme Ramos-Salas.

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« Les personnes vivant avec l’obésité ont besoin de soutien comme les personnes vivant avec toute autre maladie chronique. »

Mais au lieu de simplement conseiller aux patients de « manger moins, bouger plus », la directive encourage les médecins à fournir un soutien sous forme de thérapie psychologique, de médicaments et de chirurgie bariatrique comme le pontage gastrique.

La directive ne supprime pas complètement les conseils habituels en matière de perte de poids. « Tous les individus, quelle que soit leur taille ou leur composition corporelle, gagneraient à adopter des habitudes alimentaires saines et équilibrées et à pratiquer une activité physique régulière », affirme-t-elle.

Cependant, elle note qu’il est souvent difficile de perdre du poids car le cerveau compense en ayant plus faim, ce qui encourage les gens à manger davantage. De nombreuses études ont montré que la plupart des personnes qui perdent du poids en suivant un régime le reprennent.

« Les régimes ne fonctionnent pas », déclare Mme Ramos-Salas.

Les médecins devraient également demander la permission avant de discuter du poids d’un patient et travailler avec lui pour se concentrer sur les objectifs de santé qui lui importent, au lieu de lui dire simplement de réduire ses calories.

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