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Les attaques minent-elles la lutte contre Ebola en RDC ?

Les équipes de santé qui tentent d’enrayer l’épidémie d’Ebola en République démocratique du Congo (RDC) disent que leurs efforts sont sérieusement entravés par les attaques contre le personnel médical.

La maladie à virus Ebola s’est propagée principalement dans les provinces orientales du Nord-Kivu et de l’Ituri, zones occupées par des groupes rebelles et des milices et où le gouvernement a une présence militaire et administrative limitée.

« La méfiance et les attaques contre les équipes de riposte anti-Ebola ne semblent pas s’apaiser », a indiqué l’organisation caritative Médecins Sans Frontières.

Où ces attaques ont-elles eu lieu et pourquoi les professionnels de la santé sont-ils ciblés ?

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L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a réalisé un monitoring des attaques contre les travailleurs de la santé et les centres de santé.

Cette année, c’est la RDC qui en a connu le plus grand nombre d’attaques avec 174, contre 41 en Afghanistan et 35 en Syrie.

Il s’agit notamment d’attaques contre des centres médicaux, des agents de santé, des patients et des moyens de transport. Selon l’OMS, cinq décès ont été enregistrés cette année, avec 51 blessés.

Les menaces et les attaques vont du jet de pierres sur les agents de santé aux bâtiments médicaux attaqués et incendiés.

Pourquoi les travailleurs d’Ebola sont-ils attaqués ?

Il y a des preuves d’un manque de confiance au sein des populations locales en ce qui concerne les opérations de sensibilisation contre l’épidémie d’Ebola, les informations sur la maladie et les intentions réelles des travailleurs humanitaires étrangers dans le pays.

Une étude publiée en 2018 dans la revue médicale Lancet indique que « la croyance en la désinformation était répandue » concernant l’épidémie d’Ebola au Nord-Kivu.

Une personne interrogée sur quatre reste convaincu qu’Ebola n’existe pas, et une proportion encore plus élevée affirme que l’épidémie d’Ebola est une opération financière de grande envergure montée de toute pièce et visant à garantir de gros salaires aux agents des ONG Internationale et des gains encore plus importants aux firmes pharmaceutiques.

« Il y a déjà eu des troubles dans la région et c’est d’autant plus grave lorsqu’une intervention étrangère se produit dans une région fortement surveillée » précise Lara Salahi, une auteure qui a écrit sur les réactions aux épidémies d’Ebola.

Au Nord-Kivu, des milices communautaires appelées Mai-Mai ont été à l’origine de certaines attaques contre des centres de santé et le personnel médical.

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Image caption Très peu de congolais croient en l’existence d’Ebola

Un autre groupe de miliciens, les Forces de défense alliées (les rebelles ougandais opérant en RDC) ont également été accusés d’avoir causé des perturbations généralisées dans les unités médicales.

Il y a également eu une série d’attaques par d’autres groupes non identifiés contre les centres d’intervention Ebola.

Dans un incident, des membres de la famille ont agressé des agents de santé qui supervisaient l’inhumation de leur parent le mois dernier.

Les organismes d’aide internationale ont reconnu qu’ils n’avaient pas réussi à gagner la confiance des populations locales et, étant donné l’environnement très précaire, le niveau de méfiance de la communauté est compréhensible.

« Ce que nous savons, c’est que les acteurs de la riposte contre Ebola, y compris MSF, n’ont pas réussi à gagner la confiance d’une partie importante de la population », a déclaré Meinie Nicolai, directrice générale de MSF en février.

Dans un climat où les rumeurs et la désinformation sont monnaie courante, les gens peuvent hésiter à accepter de l’aide et à prendre leurs propres mesures pour se protéger de la maladie, selon MSF.

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La prolifération des groupes armés complique la riposte contre Ebola

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