Depuis le coup de force meurtrier du 22 juin, l'Éthiopie est sous tension. L'enquête menée par les autorités fédérales affirme que l'incident qui a coûté la vie au chef d'état-major de l'armée et trois dirigeants de l'État de l'Amhara était une tentative de coup d'État, menée par un général nationaliste qui serait parvenu à constituer une milice ethnique. Or depuis 1991 et la chute du dictateur Mengistu Hailé Mariam, l'Éthiopie est une fragile fédération composée de neuf nations aux relations souvent conflictuelles, et dont l'histoire remonte à plusieurs siècles.
Pour l'historien et chercheur indépendant René Lefort, le Premier ministre Abiy Ahmed, pourtant perçu comme un faiseur de paix à travers le monde, n'est pas en mesure de faire face à ce défi qui pourrait menacer l'existence même du pays.