LE JOURNAL.AFRICA
AFRIQUE

Au Mali, des centaines de déplacés trouvent refuge à Bamako

Venus du centre du Mali, les déplacés vivent dans deux camps de fortune à Bamako. Copyright de l’image Alou Diawara
Image caption Venus du centre du Mali, les déplacés vivent dans deux camps de fortune à Bamako.

A cause de la récente flambée de violences intercommunautaires dans le centre du Mali, 263 personnes ont trouvé refuge dans deux camps de fortune, situés dans la périphérie de Bamako, la capitale.

Ces dizaines de familles vivent dans le besoin. Les autorités maliennes et des personnes de bonne volonté leur viennent en aide.

Lire aussi:

Pourquoi la milice « Dana Amassagou » a été dissoute au Mali

Au Mali, 1.500 combattants déposent les armes

Le premier camp est installé à Faladié et abrite 30 ménages. Le second, à Niamana, accueille 26 familles.

Fatoumata Sawadogo, une déplacée venue du centre du pays comme tous les occupants des camps de fortune, vit dans une case en paille. Elle a fui les violences intercommunautaires de la région de Mopti, depuis deux mois:

« Je viens de Koundogo. Nous avons fui la guerre, mon enfant et moi. Mon mari est resté là-bas. Ce sont les Peuls et les chasseurs dogons qui s’affrontent. J’ai vu beaucoup de tueries et de dégâts matériels », raconte Fatoumata Sawadogo.

Copyright de l’image Alou Diawara

Image caption Les déplacés vivent de l’aide de bonnes volontés et des autorités étatiques maliennes.

Les heurts entre Peuls et Dogons dont elle parle ont fait environ 160 morts dans une seule attaque menée dans un village peul de la région de Mopti, le 23 mars dernier.

Moumouni Diallo a lui aussi quitté le centre du pays à cause des violences meurtrières. Le berger a perdu une partie de son bétail à cause de l’insécurité. Mais il affirme qu’il minimise cette perte pour se tourner vers l’avenir et profiter du calme de Bamako, la capitale.

« J’ai quitté le cercle de Bankass, situé dans le centre. J’ai 72 ans. On a eu peur à cause du conflit. Beaucoup de personnes ont été tuées. Je n’en connais pas le nombre. Je suis là avec mes six enfants. Aujourd’hui, on peut dire que ça va, car on peut dormir ici la nuit. A Bankass, on ne pouvait pas du tout dormir à cause de la peur », raconte le septuagénaire.

Copyright de l’image Alou Diawara

Image caption Moumouni Diallo dit minimiser la perte d’une partie de son bétail, veut se tourner vers l’avenir et profiter du calme de Bamako.

Lire aussi:

Réforme de l’armée au Mali

Une marche contre la victoire d’IBK au Mali

Depuis l’installation des deux camps destinés accueillir les déplacés, à la périphérie de Bamako, des personnes de bonne volonté tentent de leur venir en aide.

Le réseau d’entraide « Fraternité » a installé un camp médicalisé destiné aux déplacés qui peuvent bénéficier de consultations médicales gratuites.

Copyright de l’image Alou Diawara

Image caption Un grand nombre de femmes parmi les déplacés

« Pour le moment, on ne peut pas indiquer le nombre de personnes déjà consultées. On a dénombré des cas de malnutrition sévère. On a même perdu un enfant d’un an à cause de ça. Il y a des cas de diarrhée. Et on a dénombré deux cas de varicelle dont la prise en charge médicale est assurée par les autorités publiques », explique un médecin trouvé sur place.

Selon lui, un psychologue est mis à la disposition des déplacés.

Lire aussi :

240.000 personnes déplacées par l’insécurité au Mali

Mali : les déplacés du nord se confient

Copyright de l’image Alou Diawara

Image caption La quiétude de Bamako, l’exact contraire du climat de peur dans le centre du Mali

« Il y a des traumatismes, la phobie, c’est-à-dire la peur des autres. Beaucoup de femmes ont même de se faire consulter… », explique le médecin déployé mis au service des déplacés par le réseau « Fraternité ».

Les autorités maliennes distribuent des vivres aux déplacés, pour les soulager, selon Ibrahim Sangaré, le directeur national du développement social.

Copyright de l’image Alou Diawara

Image caption Une femme faisant partie des déplacés vaque à ses occupations ménagères.

« On leur a remis 2,8 tonnes de mil, 2,8 tonnes de riz, six sacs de sucre, quatre sacs de lait de 25 kilos, 150 moustiquaires imprégnées, 200 nattes, 20 tentes de 10 places chacune, cinq balles de friperie. A ce jour, nous avons dénombré 263 personnes vivant dans les deux camps », précise le directeur national du développement social.

Copyright de l’image Alou Diawara

Image caption Certains déplacés gardent l’espoir de retrouver la quiétude et de vivre décemment.

Mais ces dons ne permettent pas aux déplacés de vivre dans de bonnes conditions. Et de nouvelles vagues de déplacés débarquent de temps en temps à Faladié et Niamana, en provenance du centre du Mali.

Copyright de l’image Alou Diawara

Image caption Une toilette de fortune dans les camps d’accueil des déplacés

Un ressortissant de cette partie du pays a promis d’héberger certains d’entre chez lui, près de Bamako.

Copyright de l’image Alou Diawara

Image caption Certains enfants vont à l’école coranique, dans les camps de Faladié et Niamana.

Malgré leurs difficiles conditions d’existence, certains déplacés gardent l’espoir de retrouver la quiétude et de vivre décemment. C’est le cas de Fatoumata Sawadogo, qui se laisse bercer par la musique de son terroir, qui provient d’un appareil de sonorisation.

Certains des enfants des familles déplacées ont retrouvé à Faladié et Niamana les bancs d’une école coranique au mobilier aussi rudimentaire que les hameaux qu’ils habitent désormais.

Media playback is unsupported on your device

Au Mali, Ogossagou la martyre toujours sous le choc

Articles similaires

Libye: les négociations se tiennent sans les principaux acteurs

RFI AFRIQUE

En Algérie, l’armée ‘exige’ le départ du président Bouteflika

BBC AFRIQUE

Daniel Oulaï: un «agripreneur» au service des paysans

RFI AFRIQUE
Verified by MonsterInsights