Lancé en octobre 2018, le mouvement des gilets jaunes est à présent connu dans le monde entier. La France a vécu la 22ème journée de manifestations des gilets jaunes, samedi 13 avril.
Au départ, la mobilisation a pour motivation le rejet de l’augmentation d’une taxe sur les carburants. Les manifestants expriment des revendications fiscales, sociales et politiques.
Et des gilets jaunes d’origine maghrébine, africaine et antillaise sont présents parmi les manifestants.
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Céline N’Go est une Camerounaise qui travaille comme infirmière. Elle proteste, depuis le début du mouvement, contre des conditions de travail très précaires. « Il n’y a pas assez d’infirmières, je fais le travail de trois personnes pour le même salaire », dénonce-t-elle.
Céline N’Go a l’habitude de manifester avec ses collègues.
Sékou Camara, un étudiant d’origine guinéenne, fait partie des manifestants.
Agé de 20 ans, il se considère comme un « gilet jaune » et partage les revendications du mouvement ; cependant, il regrette la faible présence d’immigrés africains dans le mouvement de contestation.
« Les plus touchés par la pauvreté, ce sont les migrants maghrébins et africains. On est très touchés par la pauvreté… Donc le mouvement des gilets jaunes nous concerne aussi. C’est un mouvement dirigé contre l’augmentation des taxes et tout ce qui va avec », souligne-t-il.
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Samira Guerrou prend part aux manifestations, tous les samedis, depuis le 17 novembre 2018, qui marque le lancement des manifestations organisées des gilets jaunes.
Âgée de 56 ans, d’origine marocaine, elle travaille dans les cantines scolaires.
« Moi, personnellement, je ne gagne que 1 100 euros. Mes 1 100 euros servent à payer le loyer et à assurer mes besoins médicaux. On ne peut plus éduquer nos enfants correctement. Il faut avoir la possibilité de subvenir à ses besoins et ne pas survivre… Parce que, aujourd’hui, on est en train de survivre », s’indigne Samira Guerrou.
Face aux accusations faites aux gilets jaunes, qui sont considérés par certains comme des casseurs, des manifestants tiennent à défendre le caractère pacifique du mouvement.
C’est le cas de Fayrouz Slimani, une infirmière d’origine algérienne et gilet jaune, qui tient à préciser que le mouvement n’est pas violent.
« Les gilets jaunes sont des gens pacifistes. Prenez la manifestation pour la Coupe du monde. Il y avait aussi des casseurs, et il n’y avait pas les gilets jaunes… » argue-t-elle.
Mohamed Degueny vit en France depuis 15 ans. D’origine malienne, il travaille dans la restauration. Il dénonce également « la baisse du pouvoir d’achat et la cherté de la vie » en France.
Mounir Mikinini est originaire de la Tunisie. Avec son mégaphone, il harangue les foules. Il milite également pour l’instauration du référendum d’initiative citoyenne. Très en colère contre le président Emmanuel Macron, Mounir Mikinini appelle à sa démission.