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En Afrique, une zone de libre-échange « sans les poids lourds »

Abdou Diaw, journaliste économique, estime qu'il y aura "un manque à gagner" si le Nigeria par exemple n'intègre pas la ZLEC. Copyright de l’image Abdou Diaw
Image caption Abdou Diaw, journaliste économique, estime qu’il y aura « un manque à gagner » si le Nigeria n’intègre pas la ZLEC.

L’Afrique va passer à côté d’énormes opportunités en mettant en place une zone de libre-échange sans les poids lourds économiques du continent, a déclaré Abdou Diaw, journaliste économique au quotidien Le Soleil, au Sénégal.

L’Union africaine a fait des progrès vers la levée des barrières commerciales entre ses États membres après la ratification par la Gambie du projet de Zone de libre-échange continentale (ZLEC).

Le marché unique le plus grand du monde

La Gambie devient le 22e pays à ratifier le traité devant instituer la ZLEC. Ce nombre est celui qui est requis pour que soit déclenchée la mise en œuvre du projet africain de marché unique.

Cette initiative vise à supprimer les barrières commerciales entre les pays africains et à accroître le volume du commerce intra-africain.

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UA: pour l’autofinancement et la zone de libre échange

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Image caption Adama Barrow, le président de la Gambie, qui vient de signer l’accord de libre-échange de l’UA.

La zone de libre-échange continentale sera le marché unique le plus grand du monde, avec une population d’environ 1,7 milliard de personnes.

Le projet a été lancé par les dirigeants africains en 2012. Il a connu une importante progression lorsque 44 pays – sur un total de 54 – l’ont signé en mars 2018 à Kigali, la capitale du Rwanda, sans toutefois le ratifier tous.

Il doit être mis en œuvre puisqu’un 22e pays vient de notifier sa décision de ratification à la Commission de l’Union africaine, chargée du suivi de cette initiative.

Mais il reste d’importantes étapes à franchir encore pour que le libre-échange puisse bien fonctionner entre les pays, selon Abdou Diaw.

Il faut inclure les puissances économiques

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Image caption Une raffinerie de pétrole dans l’Etat de Kaduna, au Nigeria

Abdou Diaw rappelle qu’il reste des questions juridiques et institutionnelles à régler. Et la non-ratification du projet par certains poids lourds économiques du continent comme le Nigeria est un « manque à gagner » pour la ZLEC.

« Il y a une autre question qui est centrale : les pays les plus importants au plan économique, en termes de produit intérieur brut et de population, n’ont pas ratifié l’accord de libre-échange. C’est le cas du Nigeria surtout », souligne Diaw.

Il souligne que le Nigeria est d’autant plus important que c’est la première économie du continent, mais aussi le pays le plus peuplé avec près de 200 millions d’habitants.

Instaurer une zone de libre-échange sans la participation de certaines économies revient à « laisser en rade d’énormes opportunités », analyse Abdou Diaw.

En effet, quelques jours avant la signature de l’accord de libre-échange, en mars 2018, le gouvernement du Nigeria s’est retiré des négociations pour, dit-il, se concerter d’abord avec le secteur privé et les syndicats du pays.

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Les attentes de l’Afrique

La zone de libre-échange continentale permettra aux pays africains de faire davantage de commerce entre eux en acceptant de réduire les obstacles tels que les tarifs douaniers.

Elle est censée stimuler la croissance économique et créer des possibilités d’emplois qui, selon les estimations de l’Union africaine, atteindront jusqu’à 7 000 milliards de dollars US (5,3 mille milliards de livres sterling) d’ici à 2030.

L’organisation panafricaine espère que le marché unique augmentera non seulement le commerce, mais aussi la libre circulation des personnes à travers le continent.

Regardez cette vidéo sur les enjeux du libre-échange en Afrique :

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Comprendre l’accord sur la zone de libre-échange continentale

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