LE JOURNAL.AFRICA
SANTE

Afrique : le diabète est une maladie très mortelle sur le continent !

Selon les analyses de l’OMS, le continent africain vient en tête en matière de diabète non diagnostiqué. Vingt-quatre millions de personnes adultes vivent actuellement avec le diabète. Et estime que ce nombre devrait augmenter de 129 % pour s’établir à 55 millions d’adultes d’ici 2045.  Le diabète sucré a provoqué 416 000 décès sur le continent l’année écoulée. Cela peut devenir l’une des principales causes de mortalité en Afrique d’ici 2030.

Lors de la célébration de la journée mondiale du diabète, l’Organisation Mondiale de la Santé a révélé que seules 46 % des personnes diabétiques dans la région africaine connaissent leur statut. Ce qui augmente le risque de maladie grave, de décès et aggrave la situation dans la région qui affiche déjà le taux de mortalité dû à la maladie le plus élevé.

D’après Dr. Matshidiso Moeti, Directrice Régionale de l’OMS pour l’Afrique, l’un des principaux défis à la prise en charge du diabète est le manque de diagnostic. Sans dépistage, le diabète devient un tueur silencieux. Seulement une personne sur deux vivant avec du diabète de type 1 a accès à un traitement par insuline.

Par ailleurs, dans la région africaine, la proportion de décès prématurés dus au diabète qui survient avant l’âge de 70 ans s’élève à 58 %. Soit plus que la moyenne mondiale de 48 %. Le taux de mortalité normalisé en fonction de l’âge pour le diabète est de 48 pour 100 000 personnes, dans la région. Ce qui fait plus du double du taux mondial de 23 pour 100 000 personnes, dans la région.

Selon cette analyse, entre 2011 et 2021, le nombre de cas de diabète de type 1 chez les enfants et les adolescents de moins de 19 ans a été multiplié par cinq dans la région. Il est passé de 4 cas pour 1000 enfants à 20 cas pour 1000 enfants.

Qu’est-ce qui est à l’origine de cette maladie ?

Selon l’OMS, ces facteurs de risque sont souvent à l’origine du diabète. Nous pouvons citer les antécédents familiaux, l’âge, le surpoids, l’obésité, les modes de vie sédentaires, la mauvaise alimentation, le tabagisme ainsi que l’usage nocif de l’alcool.

« Malheureusement, ces facteurs de risque modifiables sont en augmentation dans tous les pays de la région africaine de l’OMS », a déclaré Mme Moeti.

A lire : Burundi: la lutte contre la lèpre est primordiale pour le gouvernement

Les conséquences du diabète

Pour l’OMS, le diabète non maîtrisé et faute d’une prise en charge et d’un changement de mode de vie, peut entraîner plusieurs conséquences. Notamment la crise cardiaque ou un accident vasculaire cérébral dû à une insuffisance rénale.

Il peut aussi entrainer une amputation des membres inférieurs, voire même une déficience visuelle ainsi que de lésions nerveuses. À cela s’ajoute le fait que les personnes atteintes de diabète courent un plus grand risque de développer les symptômes graves de plusieurs maladies auto-immunes. D’où la nécessité d’accélérer les progrès dans la lutte contre le diabète et d’autres maladies non transmissibles.

Les pays ne baissent pas les bras

Les pays africains, en collaboration avec l’OMS, mettent leurs efforts ensemble pour améliorer la prise en charge des personnes diabétiques.

« Pour s’attaquer au diabète, la hausse de la prévalence de la maladie est un rappel de la nécessité de renforcer les soins de santé, d’améliorer le diagnostic et l’accès à des médicaments qui sauvent des vies, ainsi que de donner la priorité au diabète en tant que défi majeur pour la santé », a indiqué Dr. Matshidiso Moeti, Directrice Régionale de l’OMS pour l’Afrique.

En mai 2022, les pays se sont accordés des objectifs mondiaux clés afin d’améliorer le dépistage du diabète, l’accès à des traitements et des soins équitables, complets, abordables et de qualité. Les objectifs, contenus dans l’accord mondial sur le diabète de l’OMS, vise à obtenir que 80 % des personnes diabétiques soient diagnostiquées, et que 80 % des personnes diagnostiquées avec du diabète aient une bonne maîtrise de leur pression sanguine et de leur glycémie.

La Dr. Matshidiso Moeti a souligné que pendant la soixante-douzième session du Comité Régional de l’OMS pour l’Afrique qui s’est tenue en août 2022, les Ministres de la santé du continent ont adopté la stratégie régionale PEN-Plus. Cela pour manifester leur soutien aux efforts déployés pour améliorer les services de prévention et de prise en charge du diabète, et converger vers la couverture sanitaire universelle.

En outre, la stratégie préconise d’intégrer les soins ambulatoires pour qu’ils soient dispensés aux patients atteints de maladies non transmissibles graves et chroniques dans les établissements de santé de premier recours.

Toutefois, la communauté internationale célèbre la journée mondiale du diabète le 14 novembre de chaque année, dans le but de sensibiliser le grand public à la charge croissante de cette maladie et aux stratégies que l’on doit mettre en œuvre pour prévenir et faire face à la menace qu’elle représente. Et l’édition de cette année a été célébrée sous le thème « Accès aux soins du diabète.»

A lire aussi : QU’EST-CE QUE LE DIABÈTE ?

Willy Muhindo

Articles similaires

Le géant pharmaceutique Aspen reçoit 600 millions d’euros pour aider l’Afrique à se vacciner

RFI AFRIQUE

Covid-19 : les premières victimes ne sont pas les malades

YAGA BURUNDI

Mbuji-Mayi : psychose à la suite du décès d’une dame soupçonnée d’avoir été contaminée au Coronavirus

OKAPI CONGO
Verified by MonsterInsights