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SANTE

À Beni, les pharmaciens dénoncent des inspections illégales et des abus administratifs

Les pharmaciens de Beni, en RDC, dénoncent des contrôles illégaux menés par des agents non autorisés, aggravant les défis d’un secteur déjà touché par l’insécurité et la crise économique. L’ATEPHABE appelle à une action rapide des autorités pour stopper ces abus. Ces inspections, assorties de taxes illicites, compromettent l’accès aux médicaments dans la région.

Dans la ville de Beni, située dans l’est de la République démocratique du Congo, les propriétaires de pharmacies s’inquiètent de contrôles illégaux effectués par des agents non autorisés. Mbusa Nzanzu Deodath, président de l’Association des Tenanciers des Pharmacies de Beni-ville et territoire (ATEPHABE), tire la sonnette d’alarme. Il pointe du doigt des pratiques abusives qui s’ajoutent aux défis déjà nombreux du secteur, marqués par l’insécurité et une chute des ventes.

« Nous sommes désemparés face à ces interventions anarchiques », déclare Mbusa Nzanzu.

Selon lui, le secteur pharmaceutique, déjà fragilisé, subit des inspections menées par des individus sans compétences médicales ni mandat légal. « Notre secteur dépend du ministère de la Santé, avec des structures comme la DPS, l’IPS et l’ATEPHABE pour encadrer les professionnels. Mais des agents non qualifiés s’improvisent contrôleurs, ce qui est intolérable », explique-t-il à Le Journal Africa.

Ces contrôles s’accompagnent souvent d’intimidations et d’exigences financières, perçues comme des extorsions par les pharmaciens. L’absence de coordination entre les services aggrave la situation, soumettant les officines à des inspections répétées et désorganisées.

Taxes abusives et agents autoproclamés

Outre ces contrôles illégaux, les pharmacies de Beni font face à des obstacles structurels, notamment une multiplication de taxes, certaines officielles, d’autres fictives. « Des taxes suspendues par les autorités continuent d’être réclamées, et d’autres sont purement inventées. Cela paralyse notre activité et limite l’accès aux médicaments pour la population », déplore Mbusa Nzanzu.

Il dénonce également l’action d’agents non officiels, souvent des stagiaires sans supervision, qui profitent du manque de régulation pour intimider les pharmaciens et exiger des paiements. « Ces faux inspecteurs sèment la peur et nuisent à un secteur vital pour la santé publique », ajoute-t-il.

L’ATEPHABE a adressé plusieurs courriers aux autorités sanitaires, sans réponse à ce jour. « L’État doit rétablir l’ordre. Le secteur pharmaceutique ne peut être livré à l’arbitraire. Sans mesures rapides, nous envisagerons des actions plus fermes », prévient le président.

Il exhorte les pharmaciens à consigner les abus et à s’unir contre ces pratiques illégales. « Nous défendons un secteur essentiel. Les autorités doivent nous soutenir pour garantir un environnement sain, c’est une priorité sanitaire et sociale », conclut-il.

Dans une région minée par l’insécurité, la stabilité du secteur pharmaceutique est cruciale pour la santé publique à Beni. Les pharmaciens attendent désormais une réaction forte des autorités pour mettre fin à ces dérives.

Gloire Kambale GT

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