Alors que le nombre de personnes qui se font dépister de la Covid-19 est en baisse au Burundi et que le relâchement dans l’application des mesures barrières n’est plus à démontrer, voici quatre raisons qui devraient nous inciter à faire très attention.
Où que vous êtes, en milieu urbain ou rural, un petit tour dans la rue vous convaincra de la malheureuse réalité d’un relâchement concernant la prévention de la Covid-19. Les accolades, les câlins, les bises et les poignées de mains sont revenus à la mode. Dans les rassemblements, plus de distanciation sociale. Dans les transports en commun, le port du masque est seulement porté parce qu’on a peur de la police. « Abafise ubupfukamunwa nibabwambare turashikiriye abapolisi » (Que ceux qui ont un masque le portent, nous arrivons près d’un barrage policier, Ndlr) est devenu un crédo dans les bus.
Devant les banques, les marchés ou les Églises, le lavage des mains ou l’usage du désinfectant n’est plus une priorité pour certains. C’est comme si la Covid-19 était « morte » de sa belle mort. Pire, alors que le nombre de cas positifs ne fléchit pas, le rapport du ministère de la santé note que les performances en termes de taux de dépistage hebdomadaire continuent de baisser.
Face à ce relâchement tous azimuts, voici quatre raisons qui devraient interpeller chaque Burundais pour ne pas lâcher prise dans la prévention contre ce fléau.
Résurgence des cas
Au 04 juin 2021, le Burundi avait enregistré 4881 cas positifs. Pourtant, selon un rapport du ministère de la Santé, le Burundi a mis 285 jours, soit plus de 9 mois, pour atteindre 1000 cas positifs de Covid-19, alors qu’il a fallu 110 jours, soit moins de 4 mois, pour franchir la barre de 4000 cas positifs. Un signe que le virus est en train de se propager incognito dans la population burundaise.
Une transmission locale
Plus inquiétant encore, la Covid-19 n’est plus importée, mais transmise localement. Parmi les 4881 cas positifs du 04 juin, 4078 cas relevaient de la transmission locale (83,55%) contre 803 cas importés (16,45 %). Ces chiffres expliquent cette résurgence de nouveaux cas dans la population burundaise, et cela depuis 2021. Selon le rapport ci-haut cité, la moyenne des nouveaux cas rapportés depuis le début de l’année 2021 est de 27 cas positifs par jour avec plus de 90 % des cas de transmission locale contre la moyenne journalière de 3 cas confirmés au cours de l’année 2020.
Le risque de nouvelles variantes du Covid-19
Avec ce relâchement, nous oublions que le virus est en train de devenir encore plus virulent avec ses nouvelles variantes. Bien que le Burundi n’en ait pas encore diagnostiqué, il existe un risque accru qu’elles soient importées, étant donné que certains postes frontières et l’aéroport sont ouverts. Et ce, d’autant plus que ces nouvelles variantes de la Covid-19 sont déjà apparues dans les pays limitrophes comme le Rwanda, la RDC et la Tanzanie.
La Covid-19, une entrave au développement
Face à cette situation de relâchement dans l’application des mesures barrières qui a engendré une résurgence de cas de Covid-19, le Burundi s’est doté, depuis le 13 avril 2021, d’un nouveau plan national de réponse à la Covid-19 sur six mois, pour un budget total de 66 597 418 USD. Ces moyens pouvaient bien soutenir les secteurs porteurs de croissance, et par ricochet, le développement.
Enfin, le respect des gestes barrière et le dépistage volontaire restent les meilleures armes pour rectifier le tir et tenir tête à cette pandémie.