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Analyse

Reconstruction du marché central : cinq questions sur ce grand chantier

Au mois de décembre dernier, l’exécutif a accepté la requête de l’association des Banques et des Etablissements Financiers (ABEF). Pour certains, la construction du centre commercial commence bientôt. Pour d’autres, ce projet est encore au stade embryonnaire. Le point sur ce dossier en cinq questions clés.

Où en sont les préparatifs de la reconstruction du marché central de Bujumbura? C’est la question qui est sur toutes les lèvres depuis que le conseil des ministres a accepté la requête de l’ABEF pour construire un grand centre commercial sur le site de l’ex marché central du Bujumbura.  

Pour certains analystes, la construction de ce centre commercial ne saurait tardée car l’Etat a trouvé un partenaire crédible en l’ABEF qui détient un portefeuille suffisant pour réaliser ce projet.  

Pour d’autres, le projet est ambitieux et il est encore au stade embryonnaire. D’abord, expliquent-ils, l’ABEF n’a proposé au gouvernement qu’une stratégie pour reconstruire le marché en ruine. De surcroît, les banques n’ont peut-être pas pris d’engagement dans ce projet et la société d’investissement n’a pas encore vu le jour. Autant dire que si le chantier est en cours, des questions restent sans réponses. 

Qui va financer la reconstruction ?

Selon le même communiqué, le financement du projet sera constitué par le capital libéré par les banques et établissements financiers du Burundi à partir des réserves d’investissement, les autres investisseurs privés et institutionnels et les emprunts auprès des institutions financières internationales. 

Jusqu’ici, on peut remarquer que l’ABEF, le cerveau du projet ne figure pas sur la liste des actionnaires potentiels. Pourquoi ? Cette association n’a pas le droit d’exercer des activités commerciales. Ce club est une association sans but lucratif. Dès lors, une question se pose : la requête de ladite association pourrait-elle engager la responsabilité de toutes les banques dans cette affaire ? 

Qui est le chef de file du projet ?

Dans un tel partenariat où plusieurs banques se lancent dans un projet majeur, il devrait y avoir une banque qui prend le lead. Cette dernière jouerait deux rôles. D’abord, elle assumerait le risque plus élevé que les autres participants. Plutôt que d’absorber elle-même toutes les dépenses, la banque chef de file allouerait une partie du montant d’investissement à chaque partenaire. Cet arrangement placerait toujours un grand risque sur la banque principale, mais il le réduirait à un point tel que le risque serait considéré comme raisonnable pour le montant du rendement anticipé.

Cette banque devrait également superviser la gestion de tout le projet. Elle jouerait un rôle d’agent autorisé à agir pour le compte des autres partenaires. Elle aurait également le rôle de facilitateur pour toutes les actions entreprises concernant le projet, en informant tous les partenaires du projet des développements en cours. L’ABEF sera-t-elle capable de jouer ce rôle clé ?

 Quel est le coût de ce chantier ?

Une autre question pertinente. Quel est le coût global estimatif de ce chantier ? Cette information est importante. C’est le point de départ de tout projet. Une chose est sûre, l’Etat n’a pas dévoilé cet indicateur. Sans doute que l’étude de faisabilité n’est pas encore terminée, ce qui ne serait pas étonnant puisque le projet est au stade embryonnaire.  

Combien de temps va prendre la reconstruction ?

Sur ce point, le gouvernement met de la pression. Le centre doit être opérationnel dans des délais raisonnables car les Burundais attendent depuis longtemps la réhabilitation de ce marché. L’Exécutif a recommandé aux représentants de l’Etat et à ceux de l’ABEF d’élaborer une feuille de route ainsi qu’un chronogramme des activités, et le cas échéant se donner un calendrier clair et précis du début et de la fin de l’exécution des travaux. S’il est encore difficile à ce stade de se prononcer sur la durée exacte des travaux de construction de ce centre commercial, ceux-ci devraient prendre quelques années selon différents spécialistes.

 Qui gérera ce centre commercial?

Même si l’ambition est là, le mode de gestion de ce complexe n’est pas connu. Qui se chargera de gérer ce marché ? Qui distribuera les stands et  collectera les loyers. Ce sera le gouvernement ou l’une des banques ? Ou bien, cette gestion sera-t-elle confiée a une autre société indépendante spécialisée ? Dans tous les cas, le mode de gestion de cette infrastructure est un facteur important pouvant influencer la volonté des actionnaires.  

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