Depuis quelque temps, presque chaque jour, je dois faire face à ma nouvelle phobie : monter dans un bus. La distanciation sociale n’est pas respectée malgré les 27 cas de coronavirus confirmés au Burundi. Loin de là, nous sommes toujours collés les uns aux autres. Il faut admettre que nous ne sommes pas encore sortis de l’auberge.
Mon inquiétude est fondée, je m’explique. Avant tout, merci aux décideurs qui ont mis en dispositions des seaux d’eau pour le lavage des mains dans les lieux publics. Malheureusement, cela ne suffit pas. Comme l’explique d’ailleurs le ministère de la Santé et de la lutte contre le SIDA, le contact humain est l’allié du Covid-19.
Le contact humain est tout sauf ce qui manque au Burundi. Je ne reviens pas sur les campagnes électorales. Toutes ces personnes venues de différentes localités entassées les unes sur les autres, transportées dans des camions ou des bus. Ces derniers sont bien entendu, dans la même journée, utilisés pour transporter des clients. Pourtant, Dr Jérôme Ndaruhutse de l’OMS, a bien expliqué lors d’une sensibilisation que « un porteur de Covid-19 peut facilement contaminer 2 à 5 personnes par de simples contacts interhumains. »
S’inspirer d’ailleurs
La surcharge des transports collectifs peut compromettre les efforts de limiter la propagation du coronavirus. Dans un transport en commun, il y a toujours de la place pour plus de personnes que prévu. Malgré les pertes économiques enregistrées, certains pays ont adopté de sévères mesures.
Au Kenya par exemple, le ministère de la Santé a demandé à tous les véhicules de respecter l’espacement entre passagers en ne transportant que 60% de leur capacité. Concrètement, cela veut dire qu’un véhicule pouvant contenir 18 places n’emportera que 9 passagers.
En attendant que des mesures soient prises (ce qui n’est pas évident), serait-ce trop demandé, chers dirigeants, de fournir régulièrement des désinfectants aux passagers. D’ailleurs, certains n’observent plus les bons gestes à adopter notamment le lavage des mains. Comme ça même la monnaie qu’on te rend (qui passe souvent entre les mains d’une, voir même plusieurs personnes parce que tu es assis loin du convoyeur) sera moins infectée.
Concernant les bus, il serait judicieux de les désinfecter aussi régulièrement que possible par des produits adaptés. Pourquoi pas ne pas s’assurer aussi que les passagers éternuent ou toussent de façon recommandée. Lorsqu’ils utilisent un papier approprié, veillez à ce qu’ils s’en débarrassent proprement. En attendant, j’ai pris mon mal en patience et j’ai adopté quelques astuces afin de faire face à ce mal nécessaire.
Astuces
Lorsque j’arrive au parking de bus, je me lave absolument les mains avant d’entrer dans un bus. Il arrive qu’au moment de monter dans le bus, on s’appuie ou on touche sur une chose, j’applique tout de suite un désinfectant une fois assise.
Ensuite, je me mets toujours à l’extrémité pour que quand je tousse les autres ne soient pas gênés et vice-versa. Évidemment, la fenêtre du bus doit absolument être ouverte. Pendant le trajet, j’essaie, tant bien que mal, de ne pas toucher la chaise de devant ni tout autre chose du bus.
Récemment, une collègue m’a dévoilé qu’elle s’asseyait toujours à côté du chauffeur afin de minimiser le contact avec les autres passagers. Selon elle, l’avantage de cette place est que tu ne sers pas de pont entre le convoyeur et les passagers du bus lorsqu’il s’agit de payer les frais de déplacement. Certainement, se déplacer à moto ou à vélo réduit au maximum le contact avec plusieurs personnes, même si ce n’est pas toujours pratique. Mais, marcher reste après tout la solution idéale.
Dans tous les cas, le phénomène de transport collectif pourrait devenir une catastrophe à venir en cette période où la pandémie de Covid-19 ravage le monde. Alors, je ne sais pas vous comment c’est là-haut dans votre voiture climatisée, mais ici-bas les « gens du commun » sommes plus exposés et pourrions perdre la vie si rien n’est fait dans l’immédiat.