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Réfugiés burundais : le rapatriement au ralenti

Depuis le début de l’année 2020, les Burundais exilés en Tanzanie regagnent le pays à compte-goutte, selon les rapports de l’Organisation mondiale humanitaire OCHA. Cependant, une  réunion tripartite (Burundi, Tanzanie et HCR) de novembre 2019 a fixé à 2000 le nombre de Burundais à rapatrier de la Tanzanie par semaine. La direction générale chargée du rapatriement avance comme explications le délabrement d’infrastructures routières, et le coronavirus risque de compliquer encore les choses.

Le rapport du Bureau de la coordination des affaires humanitaires, OCHA, montre que l’objectif de l’accord tripartite de rapatrier 2000 réfugiés par semaine a échoué. Selon le même rapport, le rapatriement des réfugiés burundais de la Tanzanie a repris le 6 février, et « au moins 1500 Burundais ont été rapatriés volontairement », précise-t-il

Les 1500 Burundais rentrés au mois de février, selon OCHA, s’ajoutent sur plus de 1000 ayant regagné le pays au mois de janvier, à en croire les chiffres fournis par  la direction générale chargée du rapatriement au ministère de l’Intérieur. Elle parle en effet de « plus de 2500 Burundais rapatriés de la Tanzanie de janvier au 17 mars », annonce le directeur général du rapatriement.

Après l’annonce de l’opération de rapatrier hebdomadairement 2000 réfugiés burundais se trouvant en Tanzanie, le Haut-Commissariat pour les Réfugiés HCR a majoré son enveloppe destinée aux transferts, passant du simple au double. Ainsi, les frais pour les adultes sont passés de 70 mille à 140 000 Fbu et de 35 000 à 140 000Fbu pour les enfants.

Cet organisme des Nations Unies affirme que les Burundais qui restent en exil dans les pays voisins s’élèvent à « 335 642 dont  plus de 168 000 en Tanzanie ». Le HCR dit avoir facilité le retour de 81 221 réfugiés burundais dans la région jusqu’au 10 mars 2020 depuis le début du rapatriement volontaire le 7 septembre 2017.

L’échec reconnu et justifié par le ministère burundais de l’Intérieur

Le directeur général ayant en charge le rapatriement dans ses attributions au ministère de l’Intérieur reconnaît que l’objectif de rapatrier 2000 Burundais n’a pas été atteint comme convenu par la commission tripartite entre le Burundi, la Tanzanie et le HCR. M. Nestor Bimenyimana explique cependant qu’une des raisons de ce ralentissement est l’état délabré des routes sur les deux côtés de la frontière burundo-tanzanienne. 

Selon M. Bimenyimana, le rapatriement des réfugiés burundais va continuer même pendant la période électorale : « Le rapatriement doit continuer avant pendant et après les élections. Pour cette année 2020, nous avons commencé l’opération un peu tard suite aux fêtes de fin d’année surtout pour nos partenaires étrangers, c’est-à-dire du 30 janvier jusqu’au 17 mars, nous avons accueilli 2577 citoyens rapatriés regroupés dans 1403 ménages », précise-t-il. 

Même si le directeur général du rapatriement se dit satisfait des effectifs accueillis, il regrette qu’on n’arrive pas à atteindre les chiffres convenus lors de la réunion tripartite. Il justifie cette situation par trois raisons, à savoir : l’impraticabilité de la route Kibondo-Gisuru où devraient passer les réfugiés qui s’installent au centre de transit de Gitara en commune Gisuru, la conformité à la loi y relative qui exige le rapatriement volontaire ainsi que les soucis de réintégration scolaire des enfants étudiant dans les camps de réfugiés.

La crise politico-sécuritaire de 2015 au Burundi a contraint à l’exil plus de 250 mille personnes dont plus de 130 mille accueillis par la Tanzanie à elle seule, selon les rapports de l’Agence  des Nations Unies pour les Réfugiés, HCR.

 

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