LE JOURNAL.AFRICA

#Turashoboye : pourquoi la Burundaise devrait-elle se contenter du minimum ?

Malgré un faible niveau de représentation des femmes dans les instances de prise de décision, une évolution n’a cessé d’être enregistrée surtout après les accords d’Arusha de 2000. Mais où en sommes-nous aujourd’hui ? 

La première représentation considérable des femmes fut pendant la deuxième république. Le président Jean Baptiste Bagaza aurait créé deux ministères des femmes : le ministère de la promotion des femmes de Kandeke Euphrasie et celui des affaires sociales de Caritas Mategeko. L’essor le plus remarquable fut la nomination de Sylvie Kinigi comme Premier ministre sous Melchior  Ndadaye, en 1993. On ne manquera pas de souligner que la Cour suprême a été dirigée par une femme, Domitile Barancira, de 1998 à 2006.

Après 2005, des postes au gouvernement ont été occupés par des femmes. C’est notamment la deuxième vice-présidence dirigée par Alice Nzomukunda et la présidence de l’Assemblée nationale par Immaculée Nahayo.

La renaissance

Après les accords d’Arusha, beaucoup de femmes intellectuelles ont commencé à prendre les devants dans les instances de prise de décision. Inspirées par les quotas minima de 30% des femmes dans le gouvernement, plusieurs associations militent pour la cause féminine comme CAFOB, APFB, FAWE BURUNDI, FONTAINE ISOKO, Centre de Paix Pour les Femmes, Réseaux Femmes et Paix ont vu le jour pour inciter les femmes à élire et à se faire élire. 

À part ces associations, il y avait des partis politiques créés et présidés par des femmes comme par exemple Abanyamwete présidée par Patricia Ndayizeye, le Parti libéral présidé par Marguerite Rukokoza et l’ADR d’Alice Nzomukunda

Il y a encore à faire…

Dans une étude réalisée en 2016, l’AFRABU (Association des Femmes Rapatriées du Burundi) montre que les femmes ne sont pas encore nombreuses dans les instances de prise de décision. Selon cette étude, les femmes représentent 33% de l’Assemblée nationale et 33% du bureau du Sénat. 

La même étude montre que sur les 20 ministères de 2016, 5 seulement étaient dans les mains des femmes, seulement 3 provinces sur 18 étaient dirigées par des femmes, il y avait 2 ambassadeurs femmes contre 21 hommes tandis qu’il y avait seulement 41 femmes administrateurs communaux sur 119.

Une étude de l’ONU Femmes de 2019 révèle qu’au niveau du gouvernement, le taux de représentativité des femmes a toujours oscillé autour de 30%. L’ONU Femmes déplore le fait que ce quota minimum est plutôt vécu comme un seuil maximum. « Dans un pays où la population féminine représente plus de 51%, la représentation des femmes aux postes de prise de décision reste non-satisfaisante ». 

L’ONU femmes appelle à plus d’implication de la femme burundaise dans les différents domaines d’activité du secteur rural et urbain. 

Marie Kinyabuku, coordinatrice de la plateforme Femmes, Paix et Sécurité signale que ces avancées sont généralement dues à l’évolution intellectuelle et le changement des mentalités des femmes. Pour elle, le constat est qu’il n’y a pas de promotion de femmes au sein des partis politiques. Un challenge qu’elles doivent affronter en fournissant beaucoup d’efforts pour avoir les premières places sur les listes.

 

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