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#ThePoliticianWeWant : à Matongo, le business avant tout

Prunes de Japon, maracoudja, petits pois, lapins ou encore les œufs… les jeunes de Matongo ont compris le sens du mot « business ». Toutefois, le manque d’usines de transformation reste un défi majeur pour la commune.

« Ku Kimpotera », c’est l’autre nom du centre de Bandaga, un nom venu des « Chinois » qui ont tracé la RN1 et qui disaient « emportez la terre », et  retranscrit en kirundi comme «kukimpotera » par les ouvriers, nous révèle Serges, octogénaire de Matongo. 

Bandaga est l’un des centres les plus animés en agro-business de la commune. Caractérisée par l’agriculture maraîchère, la commune Matongo fournit à la ville de Bujumbura des légumes, des fruits, des bananes et du charbon de bois, mais aussi des briques pour la construction. 

Une contrée de business à tout-va 

Le centre de Bandaga est aussi connu pour son lait abondant vendu aux voyageurs qui empruntent cette route. Il est mis dans des bouteilles en plastique et à chaque fois que le bus est garé, des jeunes accourent avec des cartons pleins du lait. 

Abdoul (28 ans), reconverti aujourd’hui en vendeur ambulant de lait, fruits et légumes fait savoir qu’il a abandonné ses études très jeune pour aller dans  les mines d’or de la rivières de Nyawisesera.

Oui ! De l’or. À Matongo, il y en a aussi et les mines parsèment les rivières de Nyawisesera, Nampemba et la réserve naturelle de la Kibira, d’après les autorités communales. « Je vivais tranquillement de ça, jusqu’à ce que le secteur minier soit récupéré par le gouvernement qui a arrêté l’exploitation anarchique des mines dans le but de préserver l’environnement », regrette le jeune homme.

Prendre son destin en main

Élie est un ancien artiste de la ville de Bujumbura. Il est reparti dans son Matongo natal pour exploiter la terre cultivable et ainsi vendre à Bujumbura des produits maraîchers. Une affaire qui semble bien marcher, vu que depuis 2015, il gagne aisément sa vie. « Je regrette le temps perdu à faire la fête en ville, alors que je pouvais très bien vivre de ce petit lopin de terre que mon père m’a légué », raconte-t-il, en sarclant son champ de choux et carottes. 

Un peu plus loin, vers Ndaro, le surnommé Langa-Langa et son épouse vendent des friperies. « On est à 1 heure 15 minutes de Bujumbura. La RN1 est un cadeau que Dieu nous a donné et on profite de la circulation des gens pour écouler nos produits ».

Cette proximité avec la capitale économique fait aussi que certains jeunes fuient la pauvreté pour aller exercer des travaux dans l’informel à Bujumbura. Des coiffeurs, des taxi-vélos, et des domestiques venus de Matongo, sont nombreux dans la plaine de l’Imbo.

Besoin d’usines de transformation

« La commune est riche en produits agricoles, mais nous n’avons pas d’usines de transformation et de conservation des produits locaux. Nous avons par exemple des fruits qu’on aimerait transformer en jus et les exporter, mais le manque de moyens financier et d’initiative fait que les fruits sont vendus moins cher à Bujumbura », explique Thomas, un agriculteur de Butuhurana.

Pour lui, « un bon leader, sera celui qui pourra créer des opportunités qui permettront à tous ces jeunes au chômage de trouver du travail », lance-t-il avant d’empaqueter le reste des choux dans un sac.  

« Et si on pouvait moderniser les briqueteries traditionnelles ? Nous sommes capables de fabriquer des carreaux et des vases. Nous avons appris à le faire. Mais à chaque fois que l’on veut se lancer, on se heurte au manque de soutien financier. Les banques nous demandent des hypothèques », dit l’un des jeunes rencontré dans la vallée de Musonge.

Bien que la commune soit fréquentée, elle dispose d’un seul hôtel « Banga ». Et si ce n’est que la RN1, quitter Bandaga vers Burarana ou vers Musonge, seule une route en terre battue est praticable. Tout cela affecte et handicape les affaires de la population éloignée de Bandaga ou Muzuga, les petits centres construits pas très loin de la RN1.

La commune  de Matongo est subdivisée en quatre zones (Burarana, Banga, Kabuye et Ruganza) avec 35 collines sur lesquelles sont éparpillés ses 70.740 habitants. Elle compte 5 centres de santé fonctionnels et un autre  nouvellement érigé à Murambi, non encore fonctionnel. En matière d’éducation, elle dispose aussi de 14 directions scolaires fondamentales.

 

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