Les attentes sont nombreuses dans cette localité de la province Rumonge, accolée au lac Tanganyika. Et les jeunes de la région rêvent d’un président particulier…
Il est midi. Du centre-ville de Bujumbura, nous prenons la direction Rumonge.
De là à la rivière Kirasa, le soleil et ses rayons brillent en haut des eaux du lac Tangayika. Au loin, les collines de la République démocratique du Congo.
Sur la même route, une pancarte indique : « Bienvenue en Commune Muhuta ». Nous sommes en province Rumonge. À quelques kilomètres de là, c’est Gitaza, un centre de négoce sur la route Bujumbura-Rumonge. Les automobiles s’arrêtent.
Certaines personnes descendent des bus. Ils viennent s’approvisionner en provenance de la Mairie de Bujumbura, d’autres sont en voyage et en profitent pour acheter des denrées alimentaires. Il y en a qui viennent pour le commerce.
Il est déjà 14 heures. Dans un bistrot, je m’assois pour étancher ma soif. Tout autour de la table, il y a des jeunes de la localité. Ils sont tous vendeurs au même centre. Désiré, Channelle et Nduwayo, font partie du groupe. Après avoir terminé leurs études, ils se sont lancés dans le commerce alimentaire, à défaut d’un autre travail.
Un idéal type de dirigeant
Leurs points de vue sont diversifiés par rapport au profil idéal du futur dirigeant du pays. Pour Désiré, le futur président du Burundi par exemple, devrait être souple. Le jeune homme ajoute : « Il doit aussi être un médiateur des jeunes qui sont actuellement divisés. Nous sommes actuellement divisés en pro et en contre-pouvoir. Nous n’avons plus le droit de nous exprimer librement ».
Quant à Channelle, 25 ans, elle se rappelle de la période difficile qu’a traversée sa commune natale depuis la crise. Muhuta était encore localisée dans la province Bujumbura.
Pour cette jeune fille, « le Burundi a besoin d’un dirigeant qui accorde un espace politique aux opposants. Ceux-ci à leurs tours doivent être des hommes déterminés pour orienter le pays vers le développement durable ».
« Tu sais, le pays se serait développé si les leaders étaient mieux appliqués », assure Nduwayo, 30 ans. Lancé dans le commerce il y a quelques années, le jeune homme déplore la dévaluation de la monnaie burundaise. Il rêve alors d’un dirigeant qui ferait tout pour relever l’économie du pays.
Désir de changement
Jacques a suivi notre conversation. Il a été intéressé, mais a tardé à donner son point de vue. Âgé de plus de quarante ans, il est inquiet : « J’ai vu passer beaucoup de présidents-militaires. Nous sommes fatigués. Il serait peut-être mieux que le pouvoir soit dans la main d’un civil. »
Beaucoup de jeunes trouvés sur place investissent dans l’agriculture. Ils profitent en effet des cours d’eau des montagnes pour irriguer leurs champs de tomates, aubergines, oignons, etc. D’autres pratiquent l’agriculture du manioc.
Le marché de Gitaza reste un carrefour pour la vente de leurs produits. Ils bénéficient de la clientèle venue de la Mairie de Bujumbura et des usagers de la route nationale numéro treize (RN13) qui traverse leur commune.
La plupart des jeunes qui exercent de petites activités sur Gitaza viennent de différentes zones constituant la commune Muhuta. Toutes ces zones couvrent une superficie de 280.84 Km2. À part Gitaza, les autres sont localisées sur les hauts plateaux et le Mugamba.