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SANTE

Burundi : des cliniques optiques, en veux-tu en voilà

Ces derniers jours, des centres et/ou des cliniques optiques voient le jour ici et là. Serait-ce une conséquence d’une augmentation des maladies des yeux ? Quid de la qualité des soins offerts et/ou de la compétence de ceux qui y travaillent ? Éclairage d’un spécialiste du domaine.

S’il y a bien des structures sanitaires qui tendent à être nombreuses au Burundi, à côté peut être des pharmacies, ce sont les cliniques et autres centres optiques. On en trouve ici et là, à Bujumbura comme dans d’autres provinces du pays. Justement en parlant de ça, Annick y travaille. La jeune femme, la vingtaine, avec une formation médicale, travaille à l’accueil de l’une des cliniques optiques située au centre-ville de Bujumbura. 

Pour elle, une recrudescence des problèmes ophtalmologiques est indéniable. « Même si je n’ai pas de chiffres exacts, le nombre de personnes qui viennent se faire soigner des maladies des yeux va crescendo », dit-elle. Il en va de soi qu’actuellement un bon nombre de gens portent des lunettes. « Même ceux qui n’en portent pas pourraient souffrir de défauts visuels s’ils se faisaient dépister », ajoute-t-elle, ce qui, selon elle, témoigne de l’augmentation des problèmes oculaires.

Pas si sûr

Selon l’ophtalmologue Dr Lévi Kandeke, il n’y a pas véritablement une recrudescence de maladies oculaires. « Le fait est que les ressources humaines dans le domaine sont en train d’augmenter, ce qui fait que les personnes qui ont des problèmes oculaires et qui se font soigner augmentent aussi ». Il révèle en outre qu’une enquête faite en 2010 sur la prévalence de la cécité avait retrouvé des chiffres qui ressemblent à ceux de la sous-région en l’occurrence le Kenya et la Tanzanie. L’étude avait montré entre autres que « chez les personnes de plus de 50 ans, 11% ont des problèmes de vision » et que « sur l’ensemble des gens aveugles, 50% l’étaient à cause de la cataracte et 15% à cause du glaucome ».

La même enquête a montré que « les gens opérés au Burundi avaient une vision supérieure ou égale à ceux des pays voisins », ce qui témoigne de la bonne qualité de la chirurgie des yeux au Burundi. Il en est de même des cliniques et autres centres optiques qui offrent des soins de bonne qualité, du moins ceux qui travaillent à Bujumbura et dans d’autres centres urbains mais « le doute est permis pour ceux qui s’installent dans des contrées un peu reculées », affirme Dr Kandeke.

Le revers de la médaille

Le diabète est l’une des causes des problèmes des yeux. Mais une étude a montré que les patients diabétiques ne se font pas soigner , indique l’ophtalmologue.  « Souvent, quand un patient diabétique se rend compte qu’il ne voit plus bien, c’est déjà trop tard, au niveau des stades de complications qui sont difficiles à prendre en charge et qui coûtent énormément chers ».

Ce qui manque aussi, toujours selon le Dr Kandeke, c’est ce système qui permettrait de dépister très tôt les problèmes oculaires à l’école. « Normalement, à la première année primaire, on devrait tester la vision de l’enfant et dépister un problème précocement, si problème  il y a ». C’est aussi parfois des centres optiques tenus par des TSO : Techniciens Supérieurs en Ophtalmologie pour qui une amélioration de la formation serait bénéfique.

Il en appelle donc à l’amélioration de la qualité de la formation, en utilisant un curriculum universel et à plus de collaboration des professionnels du domaine pour une « bonne santé visuelle ».

 

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