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Parkings payants en mairie de Bujumbura : à qui cela profite-t-il ?

La mairie de Bujumbura a instauré le stationnement payant depuis juin 2017 pour les véhicules non rémunérés. Depuis que cette mesure est appliquée, les agents de quatre sociétés dont « Park Gest Burundi et SAEB » sont chargés de la collecte de ces frais dans différents coins du centre-ville de Bujumbura. Mais quelles sont les retombées de cette mesure ? Il y a lieu de s’interroger.

Trois cents francs burundais sont exigés à toute personne qui stationne sur les voies publiques du centre-ville de Bujumbura. En l’absence de parcmètres, des agents en gilets orange et vert citron perçoivent l’argent. Ils sont condamnés de rester sur les « parkings » non aménagés, tenant le carnet de quittance dans la main pour « surprendre un automobiliste ». « Les propriétaires de véhicules nous méprisent. Nous sommes souvent malmenés par des gens qui ne paient même pas. Nous sommes victimes d’incompréhension et nous demandons que l’on nous comprenne  », raconte un agent de la société SAEB.

Selon ces agents, quatre sociétés opèrent en mairie de Bujumbura pour faire payer les personnes qui garent leurs véhicules sur les voies publiques du centre-ville de Bujumbura. Dans leurs jargons, on les appelle des « codes » : Code 1, Code 2, Code 3, Code 4. Et tout « code » a ses limites au centre-ville de Bujumbura. « Nous avons des limites que personne ne dépasse. Les lundis, les mardis et mercredis ne sont pas prolifiques mais les week-ends à partir de jeudi, nous pouvons avoir 6 à 7 mille par jour. Puis on les verse au bureau de SAEB », confient ces agents.

Ces gens, qui collectent de l’argent en mairie de Bujumbura, disent être rémunérés selon les frais qu’ils ont récoltés. « La rémunération est un secret…. professionnel », exprime un agent d’un air amusé. D’autres pensent que les frais collectés sont versés sur les comptes de la mairie de Bujumbura. Mais, hélas, cela semble ne pas être le cas.

Où va l’argent ?

Même si ces sociétés cherchent des « alibis » pour donner des détails sur ce cas, elles affirment que les frais collectés sont régulièrement versés sur les comptes  de la mairie de Bujumbura. « Il  y a des contrats que  nous avons signé avec la mairie. Ce n’est pas à moi de vous dire le contenu de ce contrat », dit un responsable financier de SAEB.

Toutefois, un cadre municipal, qui a requis l’anonymat, dit que la mairie de Bujumbura ne perçoit aucune somme provenant des parkings payants. Selon lui, les contrats signés au départ avec ces sociétés garantissaient plus de 50% des recettes à la mairie. Ce qui n’a pas été suivi. Mais, rassure le même cadre, l’on compte chercher un investisseur qui va utiliser des moyens électroniques dans ce domaine.

Le système de parking payant a été introduit en mairie de Bujumbura il y a plus de deux ans. Et il est grand temps de dresser le bilan. À quoi aurait-il finalement servi ? Y avait-il eu planification ? Pourquoi il n’y a jamais eu d’aménagement des parkings ? Où va l’argent qui est collecté ?

Avant d’obtenir ces réponses, s’il faut faire des suggestions à la mairie de Bujumbura, l’important serait d’abord de réorganiser ce secteur.

 

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