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Bujumbura : les personnes vulnérables ne devraient pas faire la file

De longues files d’attente s’observent toujours sur les parkings de bus de la Marie de Bujumbura surtout pendant les heures de pointe malgré les efforts de l’Etat pour palier à ce problème. Les personnes vulnérables sont les premières victimes. Témoignages.

« Je rencontre de problèmes sérieux quand je me rends au parking des bus au centre-ville de Bujumbura. Il arrive des fois que la queue atteigne plus de cent mètres de longueur et comme je suis enceinte de 4 mois et que ça ne se voit pas, je peine à rester débout pendant plus d’une heure et je n’ai pas les moyens de me payer un taxi. Quand je ne rencontre pas une connaissance qui accepte de me céder sa place et aller au bout de la queue, des fois, j’ai des vomissements suite à la fatigue… D’autres fois, je suis obligée de quitter la file pour aller m’asseoir tout près et attendre la fin de cette queue traumatisante jusque tard la nuit  », me raconte Nadine N.

Bélyse M., une jeune maman, témoigne : « J’ai du mal à supporter la file d’attente sur le parking de Bujumbura parce que je ne peux plus tenir debout pendant plus de trente minutes suites aux douleurs du dos due à ma récente césarienne. J’ai un bébé de 3 mois, je ne peux pas rentrer à midi, mon salaire ne me le permet pas. J’aimerais rentrer tôt pour que je passe au moins 4h avec mon bébé avant de dormir, mais avec les files d’attente ce n’est pas possible ». 

Marie M., septuagénaire, renchérit : « Le poids de mon âge ne me permet pas de rester débout très longtemps. J’ai également un problème de handicap au niveau des pieds. Rares sont les fois où je trouve quelqu’un qui ressent de la pitié pour me laisser sa place. Je ne bénéficie pas non plus d’une attention particulière des convoyeurs de bus. Le pire, c’est quand il pleut au moment où je fais la queue, je suis incapable de courir pour m’abriter sous les toits des magasins qui entourent le parking. J’ai d’ailleurs souffert dernièrement de pneumonie suite à de tels incidents au début de ce mois de janvier. »

Des efforts de l’ATRABU pour les personnes vulnérables

Le président de l’ATRABU fait savoir que certaines catégories de gens ne devraient normalement pas faire la file : les femmes enceintes, les personnes en situation de handicap, les élèves en uniformes et les personnes âgées.

Le président de l’ATRABU demande à tous les usagers des bus qui se situent dans cette catégorie des personnes vulnérables et à d’autres personnes qui auraient un tel ou tel autre problème, de se faire annoncer dès leur arrivée au parking pour bénéficier de cette faveur. Il interpelle également tous les agents de l’ATRABU de respecter ces mesures atténuantes à l’endroit de ces personnes.

Il souligne en outre que les bus de transport au Burundi sont dotés d’autocollants sur les pare-brise avant et arrière indiquant les axes desservis et là-dessus, il y a des numéros des responsables de l’ATRABU, des techniciens et de la police. « S’il y a quelque chose qui ne va pas sur ton axe, il faut appeler et le dénoncer », exhorte-t-il.

 

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