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Analyse

À quand l’informatisation de l’état-civil au Burundi ?

Parmi les défis auxquels la population burundaise fait face, l’efficacité et l’accessibilité des prestations des services de l’état-civil sont pointée du doigt. Malheureusement, l’informatisation de ce domaine pour lever ces entraves tarde à venir. Qu’en est-il des conséquences ? Et si la sous-région nous inspirait ? Analyse. 

C’est une évidence. L’accessibilité des services de l’état-civil au Burundi est un grand défi pour la plupart des Burundais. Ils se heurtent à plusieurs difficultés. Le délai de délivrance des actes et la distance à parcourir pour atteindre l’état-civil sont entre autres un casse-tête. « Il m’a fallu cinq jours pour avoir l’extrait d’acte de naissance de mon fils. Tantôt, les agents de l’état-civil me disaient que le document n’était pas encore signé, tantôt que l’administrateur était trop occupé pour signer le document. Et pour couronne le tout, l’angoisse des files d’attente et la lenteur des agents de l’état-civil enfonçaient le clou », témoigne Marc, de la commune Gitega. 

Pourtant, d’après les Objectifs de Développement Durable, le pneu de secours pour lever ces entraves est la modernisation et l’informatisation de l’état-civil. Mais malheureusement, au Burundi, ce pneu de secours est hors service. 

Error, missing operation

Pour preuve (et c’est un exemple), à l’heure actuelle, l’état-civil est tenu sur des registres papier. Le citoyen doit se rendre à la maison communale pour avoir les documents. Un constat qui peut sembler étrange à l’heure de la numérisation, où les possibilités de simplification sont presque infinies. Matilde Nkomezi* est un agent de l’état-civil dans une zone de la commune Ngozi. Elle témoigne que jusqu’à aujourd’hui, elle, utilise les mêmes méthodes qu’en 1990 : le stylo et le registre. Ce qui fait perdre beaucoup de temps aux citoyens dans l’attente des extraits des actes et autres documents.

Partout sur le territoire burundais, l’informatique semble être l’enfant honni au sein de l’administration publique. Il est peu répandu dans les services de l’État. Or, c’est ce dernier qui devait améliorer l’efficacité et l’accessibilité des prestations des services de l’état-civil à travers tout le pays. Mais ce n’est pas le cas. Le fonctionnement et l’enregistrement des faits de l’état-civil restent dépassés, avec une grande inefficacité aux conséquences parfois désastreuses.

Et si la sous-région nous inspirait ?

Par exemple, contrairement au Burundi, l’accès aux documents de l’état-civil au Rwanda est facile pour tous. Il suffit de visiter le site internet du gouvernement et les documents sont reçus en quelques clics. « Avant, il fallait sept allers-retours en moyenne pour obtenir un service administratif, mais aujourd’hui il suffit d’accéder en ligne, au portail, et ensuite aller collecter le document désiré ». 

Avec cet outil, les Rwandais peuvent obtenir différents documents administratifs facilement. Par exemple, renouveler leur passeport, demander une nouvelle carte d’identité, obtenir une copie de leur casier judiciaire sans se diriger vers les bureaux administratifs. Comme l’a souligné l’ex Ministre de l’Administration locale et des Affaires sociales au Rwanda, ils ont voulu réduire les files d’attente devant les bureaux administratifs et le temps d’attente avant d’obtenir les documents administratifs. Un modèle que le Burundi devrait suivre.

Et d’ailleurs, si ce projet inspire déjà plusieurs pays d’Afrique parmi lesquels le Ghana, l’Ouganda et le Bénin, pourquoi pas nous ?

* pseudo

 

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