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Comment passons-nous les fêtes de fin d’année sous la loi des 21h ?

Petit rappel. Le maire de la ville de Bujumbura, Freddy Mbonimpa, a annoncé que les débits de boissons devront ouvrir à 17h pour fermer à 21h les jours ouvrables, et de 13h à 21h les week-ends. Et les fêtes de fin d’année.

Dans la matinée du 26 décembre, dans un bus de transport en commun, j’ai surpris une conversation étrange entre deux jeunes gens. Eu égard à leur discussion, ce sont des citadins qui n’apprécient pas les conditions dans lesquelles ils ont célébré la fête de Noël. « La mesure du maire a gâché la fête de Noël. L’ambiance n’était ni féerique ni trépidante », se lamente un jeune homme. Ce dernier témoigne qu’au bar, à 19h 30, tout monde avait les yeux rivés sur la montre. 

Une jolie et jeune femme assise à côté de lui ne se retient pas. « Imaginez-vous. Quand tu as passé une bonne partie de ta vie à célébrer les fêtes de fin d’année, et on vous impose de les fêter jusqu’à 21h. » 

Comment va-t-on fêter le Nouvel An ?

Cette femme fervente de la communauté chrétienne déplore n’avoir pas savouré ces moments d’intense joie dans la soirée du 24 décembre. Selon elle, dans la liturgie catholique, la naissance du Christ est annoncée la nuit et une grande joie envahit la communauté avant la levée du jour.

« Cette année messe était dite dans la soirée du Noël jusqu’à 21h », raconte cette fidèle. Malheureusement, se plaint-elle, après la messe, moi et ma famille, nous sommes rentrés directement à la maison. Depuis 2000, après la messe du réveillon, enchaîne-t-elle, joyeux, nous nous rencontrions au bar pour prendre un verre avant de rentrer. Préoccupée, elle se demande comment elle va passer la fête de fin d’année. Une réponse qu’elle trouvera peut-être dans l’expérience de ce blogueur…


 

« Monsieur le Maire de la ville, j’ai négocié un Tonic »

 

Je viens comme un lanceur d’alerte. Mon témoignage est un témoignage de ce que j’ai vécu le week-end dernier. 

J’étais donc invité dans une fête presque toute la journée de samedi. La situation économique actuelle ne permet pas aux Burundais de célébrer comme on le faisait dans le temps, mais comme cette cadette venait de faire un grand pas dans sa vie, et heureuse d’avoir tous ses deux parents pétants la forme, ce ne serait pas exagéré de faire bonne chère avec la famille et leurs amis.  

Mais vous savez Honorable the Mayor…

Un vrai Burundais ne prend jamais goût à rester dans une même place, il faut kwunguruza… et encore plus quand c’est le week-end. Cette fois-ci avec plus de raison, car vous devez être au courant, depuis un certain temps, le vieux-grand breuvage boycotte frigos et verres de certains endroits de la ville. Des temps qui courent, l’on devient d’abord un fin connaisseur si on sait où trouver une Bock, une grande Amstel, le fanta orange, citron ou Tonic et ensuite il faut être de même sang de famille que Francine Niyonsaba pour choper une bouteille avant les vingt et une heure terrifiante !

Un Tonic, demander trop tard

Argent ? Supplication ? Rien de cela ne fait bouger maintenant la grande marque 21 HEURES pour aucune autre concurrence !  Suivez-moi bien. Pour une journée passée dans une fête à la burundaise, c’est compréhensible que le seul souci du soir vienne à être un Tonic ou tout autre digestif pour une prompte assurance du lendemain. 

Mais où trouveras-tu ta boisson quand l’entrée du bar n’est inaccessible et lorsqu’à ta malchance, c’est l’heure de pointe du boss contrôlant ses employés à ce qu’ils ne mangent pas l’argent des assoiffés pour les faire entrer ? J’hallucine mais les portes de certains bars sont devenues des portes du ghetto, gang mafia. 

Non, pourquoi vous embrouiller avec des termes de films, c’est comme échanger des devises actuellement en centre-ville. La bouteille est venue me trouver dehors, transportée presque dans les parties intimes du serveur-suicidaire. Je vous épargne son goût !

 

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