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Police de sécurité routière, vous avez dit ?

Un coup de pied par là, une gifle par ci, injures…, les actes de violence de la part de certains agents de la police de sécurité routière sont nombreux. Mais pourquoi ce comportement ? Savent-ils au moins quelle est leur mission ? Témoignage.

Il est 10h du matin, je quitte la maison vers le centre-ville. Arrivée à l’arrêt-bus, aucun véhicule ne s’arrête, ils passent tous plein. Cinq minutes, dix puis quinze… « Que je suis en retard mon Dieu ». Avec ma voisine et ma petite sœur, nous nous résignons à prendre un tuk-tuk qui va nous laisser à l’entrée de la ville, à l’endroit communément appelé « kuri Saint Michel ».

À 1 km de notre destination, la route est barrée, il y a une autorité qui va passer. Sans dire un mot, notre conducteur tente une manœuvre de déviation pour emprunter un autre tronçon, visiblement passable pour le moment. Soudain, un coup de pied d’un policier vise son visage accompagné des insultes de tout genre. Heureusement, il parvient à l’esquiver et à maintenir l’équilibre du tuk-tuk. Providence divine pour nous qui allions périr dans un accident de roulage causé par cet agent de la police ?

Durant mon trajet jusqu’en ville, je ne cesse de me remémorer la scène. Cette dernière me rappelle un autre agent de police qui, l’autre jour, a giflé un motard qui transportait une maman portant un enfant sur le dos en pleine rue à la gare du nord.  

Pourtant, ils sont chargés de nous protéger 

L’Article 25 de la loi organique du 01/03 du 20 février 2017 portant missions, organisation, composition et fonctionnement de la Police Nationale du Burundi le dit bien. Il stipule : « La PNB assure la sécurité routière sur tout le territoire national. Elle délivre les permis de conduire, fait tout constat en rapport avec les contraventions au code de la circulation routière et transige les amendes. En cas d’accident de la circulation routière, elle fait le constat, mène des enquêtes et transmet le dossier au Ministère Public ».  

Si notre conducteur avait transgressé la loi, pourquoi cet agent de sécurité ne lui a pas infligé les amendes comme le prévoit la loi ? 

Mon cri de cœur

Chère Police, ceci n’est pas un récit de jugement, non. Ce n’est qu’un cri de cœur d’une rescapée, sauvée de justesse. Celle qui a failli être victime de l’ignorance ? Non ! Ces agents de sécurité savent ce qu’ils font comme il est écrit dans l’article 301 de la loi qui les régit. « Les membres de la PNB reçoivent une formation académique, professionnelle et technique appropriée à leurs missions. Ils reçoivent également une formation morale et civique qui porte notamment sur la culture de paix, le comportement dans un système démocratique pluraliste, les droits de la personne humaine, le droit humanitaire et d’autres formations nécessaires ». 

En lisant ces articles, je me suis dit, vraiment ? Si ces articles ne sont que des théories, il est grand temps qu’ils soient appliqués !

 

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