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Des pavés en plastique pour pallier la pollution de l’environnement

Capitoline Niyonkuru est une jeune licenciée en sciences politiques, déterminée à revêtir l’environnement de sa qualité originelle. Elle s’est lancée dans la fabrication des pavés de construction, à base de sachets en plastique. Son objectif : vider le sol burundais de tous déchets non-biodégradables. 

« L’idée est née en 2016 du constat amer de la présence permanente des sachets en plastique dans les coins et les recoins de la capitale économique Bujumbura », explique la jeune innovatrice qui s’est d’abord lancée dans des recherches sur l’internet. Le mobile n’étant autre que de trouver une solution à ce défi. Cette recherche la décidera en apprenant avec tristesse que « les sachets plastiques peuvent rester intacts entre 100 ans et 400 ans ». Ainsi, une foule de questions grouillèrent dans sa tête, se demandant que faire dans l’immédiat, avec toutes les conséquences néfastes sur le sol dont dépendent plus de 90 % de Burundais.

« Quelle alternative pour ne plus utiliser les sachets en plastique ? Et que faire de ces sachets pour en tirer profit ? ». Voilà deux grandes questions qui guideront son projet. 

« Aux premiers temps, j’ai rassemblé quelques amis pour mûrir l’idée ensemble. On a alors vite pensé à la fabrication des emballages, à l’aide de papiers biodégradables », relate la jeune femme de 34 ans qui atteste avoir entamé la livraison, avec son équipe, aux pharmacies, boulangeries et sociétés de fabrication de farines. Selon la jeune femme, l’idée est de se doter de leur propre entreprise de fabrication dans un proche avenir.

Pavés en plastique, un projet chimérique pourtant possible

La réponse à la question de quoi faire des déchets en plastiques, la recherche l’a amené à trouver que la fabrication des pavés à partir des plastiques est possible. « J’ai fait des recherches et lu tout ce que je trouvais sur la fabrication des pavés. Après, par plusieurs essais et erreurs, on y est enfin arrivé». Sans expérience aucune, elle avouera que c’est seulement par des essais « non-chimiques » qu’elle est arrivée au résultat. 

Le processus se fait comme suit : collecter les déchets en plastique. Les secouer pour en sortir l’eau ou la saleté. Un récipient pour les contenir et le feu pour les brûler. Après l’obtention de la bouillie, on mélange avec une faible quantité de sable. Enfin, on met la patte dans un moule. L’activité prend environ trois minutes. « La tâche n’est pas du tout facile. Ça prend du temps, un dévouement, et des moyens matériels », tient à préciser Capitoline. Mais, elle rassure être déterminée à poursuivre son projet tant que des plastiques jonchent le sol burundais. « Que cela rapporte ou non, nous continuerons. Nous allons asseoir des stratégies pour conscientiser les gens. Par exemple, donner gratuitement à quelqu’un qui les utilisera pour servir d’exemple aux autres ».

Ainsi, elle interpelle la jeunesse à s’essayer à la création et à oser entreprendre : « Que nous soyons des donneurs d’emploi au lieu de rester d’éternels demandeurs d’emploi ».

 

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