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Burkina Faso: donner une seconde vie aux sacs plastiques pour protéger l’environnement

Au Burkina Faso, le pays fait face à la prolifération des déchets plastiques, qui polluent l’atmosphère et tuent des dizaines d’animaux chaque année. Malgré une loi interdisant leur importation, les sacs plastiques continuent d’être utilisés partout dans toutes les villes. Pour lutter contre cette pollution, plusieurs associations se sont lancées dans des processus de transformation de ces déchets. Le kilogramme est racheté à 50 ou 75 FCFA aux femmes qui font les collectes sur des décharges publiques. 

Nous sommes à la décharge publique de Saaba, à la périphérie est de la capitale. Lucie Kantiono et ses camarades collectent et classent les déchets plastiques, pour les revendre 75 FCFA le kilogramme à l’association « Mère des sachets ». « Par jour nous pouvons avoir dix kilos ou trois kilos, comme ça. Avec l’argent on paye la nourriture des enfants, mais aussi les frais d’école ou le médecin en cas de maladie », dit-elle.

Une fois collectés, les déchets plastiques sont utilisés pour la confection de pavés, ou ils sont revendus à d’autres entreprises. « Nous broyons les plastiques pour les revendre. Mais les sachets, on les utilise pour fabriquer des pavés, des tables-bancs. Il y a aussi une partie que l’on envoie à l’extérieur. Avant on pouvait estimer à plus de cinquante tonnes par an », explique Jean Didier Pakotogo, le vice-président de l’association.

Récupérer et transformer

La récupération et la transformation des déchets, c’est le créneau de l’association Bayir Malguere à Gourcy, dans la région du Nord. Chaque année cette association collecte environ 650 tonnes de déchets dont 250 tonnes de plastiques. « Tout ce qui est matière organique est transformé en compost. Tout ce qui est verre et bouteilles est transformé en poudre, soit pour faire des pots de fleurs ou des pavés de luxe. Ensuite, tout ce qui concerne les sachets en plastique, nous les transformons en pavés, en tables-bancs, en chaises ou en dalles », indique Saada Guiro, le vice-président de l’ABMZ. Avec plus de 400 tonnes de déchets plastiques par an, l’ABMZ confectionne des tables-bancs pour les écoles, des chaises et des panneaux de signalisation routière. « Chaque table-banc est revendue trente-cinq à quarante mille Francs CFA environ. Il faut environ cinquante kilos de sachets en plastique pour faire une table-banc », ajoute-t-il.

Un lycée agricole a acquis des dizaines de tables-bancs confectionnés suite à la transformation des déchets plastiques. Evariste Zongo, est le promoteur de ce lycée situé à une quinzaine de kilomètres de la capitale. « Trente-cinq mille francs, c’est un bon prix pour moi. Un travail comme ça permet aussi de protéger l’environnement et de créer des emplois », explique-t-il.

Pour les responsables de ces associations, la lutte contre la prolifération des déchets plastiques doit passer également par leur transformation, ce qui pourrait créer des milliers d’emplois.

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