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SANTE

Pourquoi autant de désamour envers la contraception ?

Moins de 30% de femmes burundaises mariées utilisent les méthodes contraceptives, selon l’enquête démographique de santé 2016-2017. Malgré leur disponibilité et une sensibilisation quant à leur utilisation, des idées reçues et incompréhension persistent. Nous avons recueilli des avis. 

Aline (pseudonyme) la trentaine est mère de 2 enfants. Catholique, elle est au courant de l’existence des méthodes contraceptives, mais elle n’en a jamais utilisé. « La contraception a des conséquences fâcheuses sur la santé. Pire encore, ça tue le fœtus », explique-t-elle. Soutenue par son mari, elle ne compte donc pas s’en servir.

Liliane, elle, est âgée de 28 ans. Elle est à son premier bébé. Elle a terminé ses études universitaires. Au courant des différentes méthodes contraceptives, elle a opté pour un stérilet, confie-t-elle. Elle dit s’être entendue avec son mari pour s’arrêter à trois enfants. « Je dois aller travailler et me garder en bonne santé. Ne pas penser à la contraception serait un suicide »

Quant à Sifa, une musulmane en âge de procréation, il faut laisser la volonté de « Dieu » s’accomplir. Bien qu’au courant de l’existence des contraceptifs, son mari et elle ont choisi d’utiliser les méthodes naturelles. 

Des idées reçues sur les méthodes contraceptives

Malgré la sensibilisation aux méthodes contraceptives, il reste encore beaucoup à faire, regrette le docteur Juma Ndereye, directeur du programme national de santé reproductive, le PNSR. Selon l’enquête démographique de santé (EDS) 2016-2017, seules 29% de femmes mariées en utilisent. Parmi celles-ci, 23 % ont adhéré à la contraception moderne alors que 6% utilisent les méthodes naturelles.  D’après ce docteur, 95% des Burundais connaissent l’existence de ces méthodes mais n’en utilisent pas pour autant. 

Pour l’ABUBEF, Association burundaise pour le bien-être familial, il y a toujours un besoin en planification familiale, qui est aujourd’hui de 35%. Le taux de fécondité est de 5,5 enfants par femme d’après l’enquête démographique de santé 2019. Le taux d’adhésion à la contraception est insatisfaisant. 

Selon Docteur Yolande Magonyagi, de l’agence onusienne pour la population UNFPA, une femme sur 3 voudrait pratiquer la contraception, mais le mari le lui empêche. Autre incompréhension, c’est le degré d’entente entre le couple, les barrières religieuses et l’ignorance. 

À mon  avis, pour l’épanouissement familial et le développement du pays, il est d’importance capitale d’adhérer à ces méthodes contraceptives. La sensibilisation garde sa place de choix et surtout chez les jeunes filles. Ceci au moment où plus de 5400 élèves ont eu des grossesses non désirées de septembre 2016 à juillet 2019.  

 

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