Aujourd’hui, arriver dans la vingtaine sans petit·e ami·e est un embarras pour certain·e·s jeunes citadin·e·s. Qui plus est, pour bon nombre d’entre eux, chercher l’âme sœur n’est pas forcément synonyme de quête de l’amour parfait. Suivez mon regard…
Selon l’enquête démographique de santé 2016-2017, 50% des femmes de 24-45 ans ont eu leur premier rapport sexuel avant d’atteindre 19.6 ans tandis que 50% des hommes de ce même intervalle, ils l’ont eu avant 22,9 ans, soit 3.3 ans plus tôt chez les femmes que chez les hommes. Et le coupable est tout trouvé : l’amour.
Vous allez dire : des jeunes qui s’aiment, sortent ensemble et croquent la vie à pleines dents, quoi de plus anodin au 21ème siècle ? Mais aiguisons notre regard : la relation amoureuse n’est-elle pas un cheval de Troie pour l’entame d’une vie sexuelle précoce ? Ce serait même un dilemme pour l’autre partenaire, qui doit faire face à un choix rarement sans conséquences.
À prendre ou à laisser ?
« J’ai déjà rompu avec deux garçons », raconte Ange*, la vingtaine. « Le premier ,on s’aimait bien. Il m’a dragué, il avait des mots doux et trop romantique. J’ai dit oui. D’ailleurs, je ne crois pas qu’il existe une fille qui pourrait résister à son charme. Après un mois, avant même que je ne le connaisse suffisamment, il me demande déjà de coucher avec lui. On a fini par se séparer. Ce qui m’étonne est que le scénario fut presque le même avec le deuxième. »
Si Ange parvient à refuser les propositions de ses amoureux, des filles comme elle assez rares.
Ava* a 19 ans. Elle raconte : « J’étais en troisième et il y avait un garçon de notre lycée que j’aimais. À un certain moment, il a remarqué que je m’intéressais à lui. Et voilà, on est finalement sorti ensemble. Trois mois après, il m’a emmené chez lui et j’ai couché avec lui. Je ne pouvais pas refuser car j’avais peur de le perdre. »
Ava a eu un enfant issu de cette union. Sa fille a deux ans. Elle avoue que le garçon s’intéresse peu à elle depuis la grossesse. Elle termine cette année le cycle post-fondamental, mais elle regrette toujours parce que cela lui a coûté une année blanche.
Dialogue éducateur-enfant, la clé
Les relations des jeunes semblent changer d’orientation et les chiffres de grossesses non-désirées, des infections sexuellement transmissibles ne faiblissent pas. Selon la même enquête EDS 2016-2017, 8% des jeunes filles de 15 à 19 ans étaient enceintes ou avaient déjà un enfant. Cela est dû entre autres au manque de dialogue parent-enfant ou enseignant-éduqué.
Les parents devraient parler de sexualité à leurs enfants. Ils ne devraient pas apprendre seulement les histoires sur le sexe dans les séries télévisées ou sur internet. Et les jeunes devraient savoir que les relations filles-garçons ne doivent pas nécessairement être basées sur le sexe, mais sur l’entente, le respect mutuel , l’entraide et pourquoi pas sur des projets communs.
*Noms d’emprunt