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#ThePoliticianWeWant : Bisoro, un îlot de paix

En 2014, dans une évaluation de la performance des communes, édition 2013, la commune Bisoro fût classée première avec une note de 99%. Les réalisations qui l’ont portée à la tête sont entre autres la construction des écoles, les centres de santé et la réhabilitation des routes délabrées. 

Ce jour-là, il pleut des cordes. En revenant de le commune Kayokwe, nous entrons dans la commune Bisoro en passant par la rivière Mushwabure, on continue notre route vers le chef-lieu de la commune avant d’arriver à un endroit appelé Mukatazimiza sur la colline Musumba. Un très beau paysage, une population accueillante et des températures avoisinant les 15°C.

Yves, élève de 22 ans à l’Ecofo Bisoro I, fait tous les jours un trajet de 12km à pieds pour arriver à l’école. Je l’accompagne acheter un avocat chez Yvonne. Beaucoup d’élèves sont là, à la recherche de quelque chose à se mettre sous la dent. « On fait un long trajet par jour, c’est impossible d’aller manger à la maison et revenir, c’est pourquoi nous venons ici prendre un avocat pour calmer la faim quand on a quelque sous », fait savoir Yves. Claude, son camarade de classe de 24 ans continue : « C’est très difficile, il faut que les dirigeants étudient notre question car on retourne en classe la faim au ventre et on n’arrive pas à bien se concentrer. Ce qu’on peut aussi ajouter, c‘est de nous donner de l’eau potable dans l’établissement. Un  bon dirigeant doit penser à nous tous. »

Nous poursuivons alors notre route, direction  l’École fondamentale Muhururu sur la colline Munanira de la zone Bisoro. Nous y rencontrons cinq jeunes filles qui se baladent pendant la pause.  Jeanne, 21 ans, la plus bavarde des 5, nous raconte son calvaire quotidien pour se rendre à l’école : « Je fais un trajet de 2h pour arriver à mon école car je n’ai pas eu de place dans une école plus proche de chez nous. ».  Selon elle, un bon dirigeant est celui qui va penser à chaque catégorie des gens et surtout les jeunes car ce sont les plus vulnérables. « C’est pour cela qu’ils sont souvent exploités par des politiciens qui ne cherchent que leurs intérêts »,  déplore-t-elle.

Une commune unie

Arrivés sur la colline Kiganda, nous entrons en contact avec un pasteur de 92 ans, en retraite, Mbogoye Francois, né à Bisoro.  Il nous raconte le vivre-ensemble qui a toujours caractérisé sa commune, même au plus fort de la guerre : « Même pendant la guerre, ici on a choisi de vivre en harmonie sans discrimination ethnique,  c’est pour cela même que tu peux trouver deux ou trois permanences des partis politiques différents dans une même maison séparée juste par des portes. » 

Mbogoye continue : « C’est un endroit marqué par l’amour, celui qui sera dirigeant doit être un dirigeant pour tous, qui cherche à unir la population pour que l’amour soit le pilier de tout car sans amour, il n’ ya pas de développement ».

La commune de Bisoro est l’une des six communes de la province de Mwaro qui se situe au Centre du Burundi. Sa population s’élève à 34.175. Son étendu est de 127 km² et la densité moyenne est de 268.6/km² (2008).

 

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