Du 18 au 24 novembre de chaque année, le monde célèbre la semaine dédiée à l’entrepreneur. Au Burundi, parmi les défis auxquels les jeunes entrepreneurs débutants font face, il y a le démarrage d’une entreprise. Le manque de moyens et le manque d’accès aux crédits fait défaut pour nombreux d’entre eux. Pour lever cette entrave, le travail en association des entrepreneurs s’offre comme voie de sortie privilégiée.
Même avec la passion et l’ardeur d’entreprendre, le démarrage d’une entreprise est un calvaire pour certains jeunes entrepreneurs. Ils se heurtent à plusieurs difficultés. Le capital est souvent modeste, les taxes sont trop élevées et les certificats de normalisation coûtent les yeux de la tête. C’est du moins le constat d’Euphrem Ndayikeje, entrepreneur et chef d’entreprise BDC (Burundi bw’ejo Development Center). « J’ai utilisé 40.000 Fbu pour l’enregistrement de mon entreprise, 175.000 Fbu pour le bulletin d’analyse microbiologique et 192.000 Fbu pour l’analyse microchimique, sans oublier les courses et tickets de transport valant 93 000 Fbu. ». En tout une somme de 500 000 Fbu selon Euphrem.
Or trouver un montant pareil étant jeune entrepreneur débutant n’est pas chose facile, dans un pays où le revenu annuel est de 280 USD, soit 0,8 USD/ jours, avec plus de 65% de jeunes au chômage.
Et s’ils s’associaient ?
Selon Désiré Rudaragi, chargé de la normalisation au BBN (Bureau Burundais de Normalisation), « Les jeunes entrepreneurs burundais devraient s’associer selon les domaines d’activités pour qu’ils puissent s’acquitter des services de l’API, de certifications et de la normalisation ». Selon lui, lancer son affaire nécessite un apport de capitaux considérable. En s’associant entre entrepreneurs, le groupement peut combler le manque dans le besoin de fonds nécessaire au démarrage, et en constituer le capital social. En plus, le fait de travailler en association permet le partage des responsabilités, ainsi que des tâches concernant l’entreprise. Ce qui permet d’accélérer le développement des activités.
Ferdinand Bukuru est responsable de la coopérative « Coproceki » de la commune Kinyinya à Ruyigi. Selon lui, soutenir un groupement d’entrepreneurs est plus facile par rapport à une seule personne. Selon lui, des partenaires ont accepté de les soutenir dans leurs projets parce qu’ils se sont regroupés dans une coopérative. De plus, ça leur a permis d’avoir une facilité d’accès aux crédits auprès des institutions de microfinance. Toujours selon Bukuru, avoir plusieurs associés permet souvent de bénéficier de compétences diverses, pouvant se révéler complémentaires. Un atout qui permet d’accélérer le développement de l’entreprise. Et même, lorsque des difficultés se présentent, on n’est plus seul à subir les pressions que peuvent engendrer la création et la gestion d’entreprise.
Le gouvernement devrait encourager les associations des jeunes entrepreneurs débutants, en leur accordant des prêts d’un taux d’intérêt bas. Et d’ailleurs, c’est ce que prône la banque d’investissement des jeunes dont nous attendons le fonctionnement.