Avant, on n’avait pas le choix et d’ailleurs, on ne se posait pas la question. Aujourd’hui, grâce à l’échographie, beaucoup de parents demandent à connaître le sexe du bébé. Mais, si de nombreux futurs parents désirent le connaître, il y a aussi ceux qui font le choix de se réserver la surprise pour la naissance. Alors, pour ou contre ?
Le suspens jusqu’au bout. Telle semble être la devise de ceux qui sont contre. « En ne connaissant pas le sexe du bébé, la naissance apparaît comme un instant magique », explique une maman remplie de fortes émotions, rencontrée en post-partum de l’hôpital militaire de Kamenge, berçant son nouveau-né.
Selon elle, connaître le sexe de l’enfant avant sa naissance peut limiter les fantasmes des parents. « L’enfant va être prénommé plus tôt, et on va en parler comme s’il/elle était déjà là ». Même son de cloche pour la maman d’à côté. Avoir la surprise à la naissance, même si on se retrouve avec une petite fille alors qu’on désirait un petit bonhomme ou vice-versa, semble préférable. « Au moins l’enfant est là, demande de l’attention et suscite un attachement, alors que pendant la grossesse, la « mauvaise » nouvelle aurait eu tout le loisir de générer des sentiments négatifs » dira-t-elle, ajoutant qu’une erreur de l’échographiste est toujours possible, gâchant l’instant à la naissance.
Les « pour »
« Nous avons aujourd’hui la chance de pouvoir obtenir cette information. Ma mère n’a pas connu ça et aurait aimé certainement », me révèle Jeanine, dans une salle d’attente d’un cabinet gynécologique, se demandant pourquoi on se priverait d’une telle bonne nouvelle. Une idée soutenue par un jeune marié, ayant accompagné sa femme à l’échographie. « L’avantage de le savoir à l’avance,dit-il, est d’avoir un peu de temps devant soi pour s’y faire, et personnifier le bébé en renonçant à l’enfant idéal ». Pour lui, c’est pouvoir préparer encore mieux l’arrivée du bébé : « Au lieu d’acheter des petits habits mixtes, ça permet de choisir des vêtements féminins ou masculins, et d’avoir le temps de choisir un joli prénom à l’avance ».
Le diable se cache dans les motivations
Pour moi, savoir ou ne pas savoir, tout dépend de ce que cache l’envie ou le refus de connaître à l’avance le sexe du bébé. Ce qui est à bannir, ce sont les parents qui demandent le sexe du bébé par angoisse du verdict, ou qui le redoutent tellement qu’ils ne veulent pas savoir, repoussant ainsi le plus tard possible la confrontation à la réalité.
Lorsque l’enfant est attendu avec crainte, connaître le sexe peut alors avoir l’avantage de préparer les futurs parents à se détacher du fantasme de l’enfant imaginaire avant la rencontre avec le nouveau-né, et éviter ainsi une trop grande déception ou un rejet.