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Le cancer du sein : des prédispositions familiales en cause

Le mois d’Octobre de chaque année depuis 1994 est dédié à la lutte contre le cancer du sein. Selon l’OMS, le cancer du sein est de loin le premier chez la femme. Suite au manque de sensibilisation sur cette maladie, bon nombre de femmes et filles se font diagnostiquer tardivement ou pensent même à la sorcellerie. Elles ignorent même que cette maladie est héréditaire. Voyons.

Tout le monde se souvient de l’histoire de boule. Oui ! Tout commence par une petite boule. Cette histoire est une réalité pour bon nombre de femmes et mères de famille qui en souffrent ou qui en ont souffert. Le cancer du sein est aussi héréditaire. Mais combien le savent ?

Charlotte, la trentaine et d’origine rurale, est née d’une famille ayant des antécédents de cancer du sein. Elle avait 4 sœurs, 2 d’entre elles sont mortes du cancer du sein. C’est en 2016 que Charlotte a consulté un médecin pour une boule douloureuse au niveau du sein gauche. Elle avait des douleurs lorsqu’elle allaitait son cadet. Après une suspicion de cancer du sein, le médecin lui a recommandé de se rendre au Rwanda pour des examens plus sensibles pouvant confirmer son diagnostic. Et ce fut le cas ! Elle avait le cancer du sein troisième stade. Elle a débuté d’urgence la chimiothérapie. 

En 2017, elle semblait être totalement guérie et est retournée au boulot. Elle était convaincue qu’elle était complètement guérie. En début 2019, son cancer est revenu. Il a frappé fort. Charlotte a arrêté totalement de travailler. Du moins, elle en était incapable. Au mois d’août, son combat s’est terminé. 

Tout au long de sa maladie, elle se plaignait de sorcellerie. Elle était convaincue que la vraie source de ce malheureux cancer était la sorcellerie. Même sa famille en est convaincue, comme pour ses deux autres sœurs. Durant ses derniers mois, elle a essayé toutes sortes de médicaments soit pharmaceutiques soit traditionnels qu’elle croyait curatifs mais en vain.

Qu’en est-il de ce facteur de risque ?

Les causes héréditaires (génétiques) du cancer du sein concernent 5 à 10% des cas. L’hérédité peut être évoquée lorsque plusieurs proches (la mère, une tante et/ou une sœur, un homme de la famille) sont ou ont été atteints d’un cancer du sein, et plus particulièrement si la maladie s’est déclarée chez ces proches avant la ménopause.

La femme dont une parenté au premier degré (mère, sœur ou fille) a eu un cancer du sein risque environ deux fois plus d’en être atteinte. Plus il y a de parentés au premier degré atteintes d’un cancer du sein, plus le risque est grand. Le risque n’est pas aussi élevé quand il s’agit de parentés au second degré (grand-mère, tante ou nièce). Cette prédisposition génétique peut se transmettre aussi bien par les femmes que par les hommes, et peut se transmettre aussi bien aux garçons qu’aux filles, même si les conséquences d’être porteur d’une mutation dans un gène conférant une prédisposition au cancer du sein ont moins d’impact chez un homme que chez une femme.

Des antécédents familiaux ? Pas de panique !

Le dépistage est un acte important pour lutter contre le cancer du sein. La mammographie est une radiographie des seins qui permet de repérer un cancer à un stade précoce, en l’absence de tout symptôme. Plus il est détecté tôt, plus le traitement est simple et efficace. La guérison est obtenue dans 90 % des cas.

Un dépistage par mammographie annuelle est recommandé à partir de l’âge de 30 ans dans des centres expérimentés, associé à un examen clinique tous les 6 mois à partir de l’âge de 20 ans. 

D’après l’OMS, les stratégies recommandées pour un dépistage précoce dans les pays à revenu faible ou intermédiaire sont la reconnaissance des premiers signes et symptômes et le dépistage par un examen clinique du sein puisque le dépistage par mammographie est très coûteux, et n’est recommandé que dans les pays disposant d’une bonne infrastructure médicale et qui ont les moyens de mettre en place un programme à long terme. Un dépistage précoce reste le principal moyen de lutter contre cette maladie. Il permet d’améliorer les chances de survie ainsi que l’issue du cancer du sein. 

 

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