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POLITIQUE

Que manque-t-il au Burundi pour intégrer la SADC ?

Malgré le nombre de critères que remplit le Burundi pour adhérer à la communauté de développement de l’Afrique australe (SADC), les chefs d’États et de gouvernements ont décidé officiellement lors du 39e sommet que le Burundi n’était pas encore prêt pour être le 17e État à intégrer la communauté. Qu’est-ce qu’on y perd ?

Les 17 et 18 août 2019 à Dar es-Salaam (République Unie de Tanzanie) s’est tenu au Centre de convention internationale Julius Nyerere le 39e Sommet ordinaire des Chefs d’État et de gouvernement de la Communauté de développement de l’Afrique australe (SADC). Plusieurs points étaient à l’ordre du jour dont celui de la demande d’adhésion du Burundi à la communauté.

« Le Sommet a noté que le Burundi remplit certains des critères d’éligibilité régissant l’admission de nouveaux membres à la SADC et soumettra un rapport d’avancement, sur base duquel sera entreprise une mission de vérification », peut-on lire dans un communiqué officiel de la SADC. Ce qui peut être compris en langage diplomatique comme un refus.

Les causes du rejet de la demande

L’ex-président de la SADC, le Namibien Hage Geingob avait fait savoir que « le rejet est dû au mauvais fonctionnement du système démocratique dans le pays ».

Quant au chef de l’État tanzanien, John Magufuli, l’actuel président de la SADEC, « le Burundi doit encore satisfaire certaines exigences. Si l’organisation ne les a pas encore rendues publiques, elle s’appuie toutefois sur le rapport d’une enquête menée depuis mai par une équipe de la SADC. »

Mis à part ces discours diplomatiquement corrects des chefs d’État membre de la SADC, la vérité est que cette dernière ne voudrait pas d’un parasite en intégrant un pays qui au vu de sa situation actuelle n’a pas grand-chose à lui apporter à part des problèmes.

Actuellement, la situation économique du Burundi ne séduit personne, sa croissance est pleine d’incertitude et sa stabilité politique n’est pas rassurante sachant qu’un changement de régime se prépare pour 2020.

Il est donc tout à fait prudent pour la SADC de ramener à plus tard cette intégration pour éviter d’être liée au chaos politique, économique et social qui pourrait résulter de la tenue de ces élections, dans le pire des cas.

Pourquoi est-ce important pour le Burundi d’intégrer la SADC ?

Le Burundi étant un pays enclavé qui, pour exporter ou importer doit emprunter les voies des pays ayant une ouverture sur l’océan, a besoin de cette intégration pour se défaire des quotas, des droits de douanes et avoir un accès libre au marché intra-africain et international sous couvert par la SADC.

Les principaux produits d’exportation intra-SADC comprenant les huiles du pétrole, ce serait une des solutions au problème de pénurie d’essence qui se vit souvent au Burundi contrairement aux autres pays membres de la SADC. La République du Burundi étant aussi un pays éminemment agricole avec comme produit d’exportation agricole le thé et le café, qui sont les principaux moteurs de la croissance économique, elle profiterait d’un nouveau marché d’écoulement. Sans oublier  l’électricité (la RDC, l’un des membres de la SADC peut servir le Burundi en électricité comme elle le fait déjà avec la République Sud-Africaine) et les vêtements et les produits textiles (le Burundi a tout à importer). Politiquement et militairement, le Burundi se ferait aussi plus d’alliés pour faire peur à ses détracteurs.

En ce qui concerne la libre circulation des personnes par exemple, les pays membre de la SADC ne soumettent pas une obligation d’obtention d’un visa à l’entrée d’un ressortissant d’un État membre sur le territoire d’un autre État membre, pour une période maximale de 90 jours par an. Donc le Burundi aurait tout à gagner.

 

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