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Bata : pourquoi il ne faut pas acheter un smartphone d’occasion

Il n’y a pas cinq ans, au Burundi, avoir un smartphone n’était pas à la portée de tout le monde. Aujourd’hui, tout a changé et d’ailleurs les batasseurs sont là pour satisfaire leurs clients à bas prix. Mais avec quel risque pour l’acheteur ?

Si vous êtes de Bujumbura ou si vous avez visité la capitale économique du Burundi, alors sûrement que Kuri Bata ou encore le nom batasseur ne vous est pas étranger. On y trouve de jeunes gens capables de vous vendre n’importe quel service. Et en matière électronique, ils sont experts s’il faut croire en leur parole.

Qui cherche trouve. Mais…

Gérard* est un jeune homme qui a connu une mésaventure. « C’était un certain samedi, je voulais m’acheter un téléphone android. J’avais envie d’avoir WhatsApp moi aussi et je décidai de me rendre chez Bata, trouver mon bonheur. Arrivé sur les lieux, je croisai un type au regard insistant et il m’en proposa un qui m’intéressait. Il était presque neuf. Sans hésiter, je l’achetai à un prix de loin plus bas à celui des magasins. Deux mois après, commencèrent des appels inconnus et intempestifs me disant que le téléphone ne m’appartenait pas, qu’il fallait le remettre. Je n’y croyais pas. Ce sont des escrocs qui n’ont rien à faire que d’embêter les honnêtes gens,  me disais-je. »

Puis, cet inconnu à l’autre bout du fil commença à lui dévoiler son identité. Pris de peur, Gérard décida de se rendre parce qu’il ne s’accusait de rien.

Si je savais…

Le rendez-vous fut mis à un certain après-midi pour enfin débloquer la question, continue-t-il. Hélas, les choses se compliquèrent. « Un peloton de policiers était venu m’accueillir et se félicitait de m’avoir eu enfin ! », se rappelle Gérard. 

Le monsieur expliqua à Georges que le téléphone appartenait à sa femme et qu’il avait été volé lorsque celle-ci n’était pas à la maison et avec tous les autres appareils ménagers ainsi qu’une somme d’argent. Georges chercha alors après le fameux « batasseur » à qui il avait acheté le téléphone, mais peine perdue. Il était introuvable. Devinez la suite. Je croiserai Gérard à la prison centrale de Mpimba quelque temps après, en rendant visite à un ami.

Mike*, un collègue à moi, a lui aussi failli tomber dans le filet. « Je commençais à recevoir des coups d’appels intempestifs me disant qu’il fallait remettre le téléphone. Je ne l’avais pas acheté neuf, j’en étais conscient. Ils m’ont donné rendez-vous au Commissariat de la Police Judiciaire. Heureusement, j’ai été relâché après avoir remis le téléphone. Il avait été volé. »

Il faut faire attention 

Gérard* n’est pas le seul à être tombé dans le panneau. Dans sa geôle, il me fera savoir d’ailleurs que des cas similaires sont légion parmi ses codétenus. 

D’où sa mise en garde : si vous voulez acheter un smartphone, économisez. Achetez-le neuf. Ou achetez l’appareil qui correspond à la somme dont vous disposez. À la fin, ne faites confiance qu’aux vendeurs que vous pouvez retrouver rapidement.

 

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