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SANTE

Bujumbura : «Fast-foods» des quartiers populaires, l’hygiène en défaut

Des grillades aux fritures en plein vent, en passant par les fruits, la bouillie,… La liste est longue. Ces « aliments-prêts-à-être-consommés » sont étalés à la marge des rues, dans des conditions qui attentent à l’hygiène communautaire.

Fast- food ne fait pas allusion aux Mc Donald’s ou leurs similaires qui se seraient implantés à Kamenge ou Kinama. Il s’agit de ces produits alimentaires prêts à la  consommation. Ils sont livrés ça et là dans les quartiers populaires surtout.

De jour ou de nuit, ces produits colonisent les rives des rues, répondant au rendez-vous d’une clientèle fidèle. Ce commerce est, somme toute, une source de revenus pour certains et un régal pour les papilles, pour peu qu’on ne soit pas trop regardant.

De la bouffe pas du tout nickel

À en juger par les conditions de concoction ou de livraison, ce commerce s’écarte d’une certaine manière des règles basiques d’hygiène. Au bord des rues, on trouve  des caniveaux auxquels s’applique le mot « insalubre ». Et évidemment, c’est aux berges de ces conduits que sont exposés ces mets. Voyons voir le cas des épis de maïs grillés.

Ils sont souvent préparés sur de petits « braseros », effleurant presque le sol, saupoudrés sans merci de la poussière soulevée par les piétons et les véhicules. Ensuite, ces épis sont tripotés par différentes mains qui jaugent à leur gré, dans des négociations de cet acabit: « Ça coûte combien ? Hmm…Comme c’est petit ! Et l’autre là ? », s’ils méritent de finir leur course dans leurs panses . 

C’est presque le même cas pour les fruits qui, à défaut d’échoppes, se trouvent étalés à même le sol. Parmi les acheteurs, plusieurs en consomment sur place, se passant de la règle qui veut que tout aliment qui se mange cru, soit préalablement nettoyé.

On y trouve aussi des fritures surtout de patate douce, livrées en plein vent, ciel ouvert et sous un soleil de plomb. Cannes à sucre, bouillie, beignets, et que sais-je encore : tout ça ne manque pas sur cette scène. 

Un danger sous-estimé 

Avec les interpellations portant sur l’assainissement et les différentes interventions– qui peut-être ont fait chou blanc pour dompter l’insalubrité sans résultat efficace, on a fini par s’y habituer, faisant par là le bonheur de ces commerçants.

Sans rencontre de l’offre et de la demande, il n’y a pas de marché. Ainsi, ce commerce tire partie de l’appréciation des acheteurs qui semblent ignorer ou négliger le danger encouru. Pour certains, ce sont des aliments de grignotages, des amuse-gueules, des coupe-faim. Pour d’autres, ils constituent le seul repas de la journée, surtout qu’ils sont bon marché.

Bosco, un taxi-vélo, les exalte : « Quelques frites de patate douce accompagnées d’eau fraiche font l’affaire, quand on n’a pas d’argent pour le resto ». Comme un mantra, le cliché « Ntamurundi yishwe n’umwanda » s’énonce avec fierté, édulcorant la gravité du risque.

Cependant, dans ces conditions déplorables, rôde la menace des maladies liées au manque d’hygiène, dont le choléra, qui fait actuellement des ravages.

 

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