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La monarchie, le rêve, le bon vieux temps

En réaction à un texte publié sur Yaga, notre lectrice Peace Gretta Kidasharira nous a fait parvenir une ode fantasmée à la monarchie, telle qu’elle aurait été à l’époque. L’ultime solution pour le Burundi. Malheureusement…

 

*les réactions de nos lecteurs n’engagent pas Yaga

Le Roi du Burundi avait des origines « divines ». On y croyait, il y croyait. Depuis tout petit, des initiés lui parlait du Burundi, d’Ubuntu, de l’amour de la patrie. Il descendait d’une lignée sacrée. Il craignait l’Imana et ses ancêtres. C’était un « supra humain » qui faisait culte à  la sagesse et à la grandeur dans tout ce qu’il faisait. Comment peut-on un seul instant le comparer à qui que ce soit ? 

Cet être hors pair, dont la sagesse dépassait de loin celle du Dalai-lama actuel, cet être était capable de « kwiha ubuki » (se donner la mort) par respect de la culture, lorsqu’il était temps qu’il soit succédé, est inégalable. Au lieu de dépasser sa « période », il se suicidait. Est-ce que quelqu’un réalise combien l’amour de la patrie était énorme pour les Mwami ? Personnellement, j’ai un tel respect et une telle considération pour ces anciens que j’ai du mal à imaginer qu’on soit leurs descendants directs. 

La monarchie serait hélas la solution

La monarchie telle qu’elle était serait la solution. Seulement, actuellement, c’est impossible de la retrouver. Pourquoi ? Parce qu’on nous a sabotés notre religion, nos croyances ancestrales qui étaient très liées à la gouvernance et au comportement d’un Burundais d’antan dans son quotidien. Depuis que les missionnaires sont passés, diabolisé et dénigré le Mwami et nos pratiques « archaïques », ils préparèrent l’arrivée des colons, qui sont venus nous civiliser, enseigner l’administration à des gens qui avaient leur propre administration bien structurée, du mutware jusqu’au Roi. 

Avec un Dieu, Imana, qui veillait et qui veille encore sur le Burundi, le rêve était permis. Cet Imana, dont on a détruit toute trace, remplacé par un autre important être supérieur qui étrangement lui ressemble dans presque tout. Depuis ce jour, le Burundais pense que les autres, là-bas, sont les meilleurs, avec un Dieu meilleur, avec un meilleur un système politique, avec des habits meilleurs, des bijoux meilleurs… 

Certes, à cette époque, tout n’était pas parfait, mais au moins, les gens avaient leur dignité, la paix et surtout le respect de l’autre. À cette période, on avait peur, peur de voler, de mentir, peur du déshonneur. À cette époque, de peur « yo gucirirwa umukenke », les hommes étaient corrects. C’était la période de la monarchie sacrée. Qui ne reviendra plus, malheureusement.

 

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