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Burundi : des merveilles cachées

Elles se sont dévoilées dans la réserve naturelle forestière de Bururi à la communauté scientifique, et par ricochet au monde entier. L’une est une plante et l’autre une grenouille, toutes deux rares et uniques.

Qu’est-ce que pourrait avoir une plante ou une bestiole sauvage pour attirer l’attention d’un Burundais lambda ? « Ça, c’est un truc des Occidentaux, qui s’ébaudissent sur des choses banales de la nature », diront certains. Mais, «uwambaye ikirezi ntabona ko cera », d’après la sagesse burundaise. Ce sont des chercheurs étrangers qui sont venus mettre au grand jour ces merveilles.

Zoom sur la Réserve naturelle forestière de Bururi. Elle est au Sud-Ouest du Burundi. D’une superficie de 33 km2, elle se trouve entièrement en commune de Bururi. Elle est sur le massif montagneux qui surplombe le centre urbain. Cette réserve a tout d’un « patchwork » de merveilles.

La fleur de Bururi

Impatiens bururiensis est le nom scientifique de la plante. Ça saute aux yeux que ce nom latin prouve que la plante a été rencontrée pour la toute première fois à Bururi. Elle est très attrayante de par sa coloration avec un organe particulier : « L’éperon ».

Pr. Joël Ndayishimiye, expert en botanique, est professeur à l’Université du Burundi. Sur cette plante, il éclaire notre lanterne : « Elle pousse le long de la rivière Siguvyaye. C’est une espèce reconnue comme endémique, c’est-à-dire localisée exclusivement dans cette localité. Elle est considérée comme une espèce en danger d’extinction d’où l’intérêt de sa conservation. Comme la plante est unique au pays, elle peut attirer des gens passionnés de la nature. Ce qui est un atout touristique pour le pays surtout que cette RNF de Bururi héberge aussi des populations de Chimpanzés. »

La grenouille au long doigt

Cardiglossa cyanopsila est une petite grenouille de couleur noire et gris-bleu. Elle a un doigt de pied extra-long. Disparue depuis soixante ans, la grenouille fut retrouvée en 2012 dans l’aire protégée de Bururi. C’était lors d’une expédition scientifique que menait Dr.  David C. Blackburn dans cette localité.

Voici les propos que prononça ce scientifique à la redécouverte de la grenouille : « J’étais avec mon bâton en train de repousser un peu de végétation, et là, assis sur un rondin, j’ai vu cet animal qui n’avait pas été vu depuis 1949. C’était un grand moment ».

Et si on exhibait nos merveilles !

Pour le caractère pittoresque, le Burundi a de quoi se vanter. Ces deux exemples (avec beaucoup d’autres) sont éloquents. Cela confère au pays un potentiel touristique immense. «  Le Burundi a un gros potentiel touristique, mais n’est pas un pays touristique », affirme Christine Deslauriers auteure du Petit futé Burundi .

Bien que, contre toute attente, nos merveilles ne sont pas exhibées comme il faut. C’est là que le bât blesse. Beaucoup sont les Burundais peu informés sur les merveilles de leur pays. Il est temps que ça change.

 

 

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