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« Burundi bwacu » : trois choses que vous ignorez sur l’hymne national

Quand est-ce que « Burundi Bwacu » a été chanté pour la première fois ? Son texte a-t-il toujours été tel qu’il est depuis l’indépendance ou bien il a été modifié ? Qui en est l’auteur ? Le Burundi avait-il un hymne avant l’indépendance ?

D’emblée, il faut savoir que l’hymne national « Burundi Bwacu » tel qu’il est aujourd’hui n’est pas le texte originel. Il a été légèrement mais significativement modifié dans la dernière strophe à la suite de l’abolition de la monarchie en novembre 1966.

Il se termine avec les mots ci-après : «Horana ubumwe n’abagabo n’itekane, ….»: (Traduction libre : Aie pour toujours l’unité, les hommes intègres et la stabilité, etc.).

Mais sous la monarchie, «Burundi Bwacu» se terminait par le vœu ci-contre : «Horana umwami n’abagabo n’itekane,…»  (Traduction libre : Aie pour toujours le roi, les hommes intègres et la stabilité, etc). Le mot « Umwami » a été remplacé par « Ubumwe » pour l’adapter au contexte d’alors.

Quand a-t-il été chanté pour la 1ère fois ?

Le 1er juillet 1962, date de proclamation de l’indépendance, mais ce n’était pas lors de festivités. «Il n’y a pas eu de festivités marquant le recouvrement par le Burundi de sa souveraineté. Nous étions en train de diviser en deux les biens et les avoirs communs du Ruanda-Urundi », indique Pie Masumbuko, 89 ans, un des rares acteurs politiques de cette époque encore en vie.

Néanmoins, poursuit-il, l’hymne national «Burundi Bwacu» a été chanté pour la toute première fois ce même jour malgré le report de la fête : « Il y eu le passage en revue, la descente du drapeau belge et la montée du nouveau drapeau ». Cela sûrement pour marquer le passage du Burundi du statut d’un territoire sous tutelle à celui d’un État indépendant.

Selon M. Masumbuko, les cérémonies nationales auront lieu au mois de septembre en 1962.  

Quid de l’hymne avant l’indépendance ?

Nos ancêtres s’étaient fait un hymne à la gloire du roi, particulièrement Mwezi Gisabo. Celui-ci a régné sur le Burundi à partir du début de la seconde moitié du 19ème siècle jusqu’à sa mort en 1908.  

«Jusqu’en 1962, l’hymne était ‘‘Gisabo hangama*’’», fait savoir Pie Masumbuko. Et Athanase Karayenga, un intellectuel burundais d’ajouter : « Lorsque nous étions enfants à l’école primaire, on nous exhortait de chanter Gisabo hangama ».

Voici le texte donc le texte de cet hymne ancestral :

Gisabo hangama

*Gisabo, hangama
U Burundi ntibwigeze bugwa mw’isanganya
Uri ikombe ry’i Burundi
Rishamiye Ndikumagenge, hangama

Rihangarizo na Karyenda
Ryaguteye uhama umumenja, hangama
Haa haa hangama, hangama, hangama,

Abanyaruguru ni ba rugwiza ngoga, hangama
Ni barutinywa rudatinya
Ni ba nta mpuhwe y’umumenja, hangama

Tera inyonga
Usanga dusa n’irirenga, hangama
Haa haa hangama, hangama, hangama

 

Source : Pie Masumbuko, membre des gouvernements Ngendandumwe (1963-1964 et 1965)  

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